L’usine Toyota d'Altona, dans l'ouest de Melbourne fermera définitivement ses portes le 3 octobre. Plus de 2 500 salariés vont perdre leur emploi...
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L'annonce était attendue. Plusieurs travailleurs, interrogés à la sortie de l'usine, se sont dits « soulagés ». "C’est triste, oui. J’ai travaillé ici, quoi, 28 ans. Et puis voilà perdre son travail comme ça, c’est dur". "La plupart des membres de l’équipe ici sont contents que l’annonce ait été faite. Ils peuvent maintenant commencer à faire des projets pour la suite de leur vie."
Cela faisait en effet trois ans que la société avait révélé qu'elle ne construirait plus de voitures à Melbourne au-delà de 2017. Mais la date exacte de la fermeture n'avait jusque-là pas encore été annoncée. À l'époque, Toyota avait avancé le « dollar australien défavorable », les coûts élevés de la fabrication et les faibles économies d'échelle pour expliquer sa décision. Le fabriquant automobile a indiqué que le personnel passerait de presque 4.000 à 1.300 personnes quand il arrêterait ses activités et que la plupart de ses employés de bureaux seraient déplacés vers la ville.
Tom Barnes, un sociologue expert en économie à l’université catholique australienne, explique: « C’était attendu, on l’a toujours su. Ce n’est pas une grosse surprise. Néanmoins, l’impact va être important sur l’économie australienne, sur l’économie dans l’Etat du victoria. Et cela va surtout se ressentir dans les zones directement concernées des banlieues ouest de Melbourne. »
Tom Barnes a analysé l’impact social du déclin de l’industrie dans la région de Melbourne et Geelong. « Vous avez un grand nombre de travailleurs qui cherchent le même type d’emploi, le même type de fonction au même moment et dans des zones ou les gens ont déjà du mal à trouver du travail. Donc c’est un gros problème et un désavantage d’un point de vue socio-économique dans la région. » Tom Barnes ajoute que beaucoup vont dépendre de l’aide financière des industries automobiles et des gouvernements.
C’est une époque relativement sombre pour l’industrie. En octobre, Ford avait annoncé qu’elle fermait ses usines australiennes après plus de 90 ans. Mais l’avenir n’est pas si noir, selon Vince Panozzo, d’Auto Skills Australia, un programme financé par le gouvernement fédéral. Il affirme que son expérience avec les anciens employés de Ford, est que 58% des travailleurs retrouvent du travail dans les quatre mois qui suivent leur perte d’emploi, soit sous contrat d’intérim ou sous contrat à durée indéterminée, et se reconvertissent dans d’autres industries, comme les aéroports, par exemple.