Fonds marins : le gouvernement calédonien adopte un projet de loi du pays pour les préserver

Le moratoire, un cadre réglementaire pour les fonds marins et îles éloignées de la Nouvelle-Calédonie
Ni exploration ni exploitation de nos ressources minérales en mer pendant dix ans. En Nouvelle-Calédonie, le gouvernement a adopté à l’unanimité, mercredi 7 juin 2023, un projet de loi du pays pour protéger nos fonds marins. Ce texte devra ensuite être voté au Congrès pour être applicable.

Ce moratoire vise avant tout à protéger notre zone économique exclusive (ZEE) des appétits industriels. Aussi bien pour les minerais, que pour le pétrole ou le gaz. Une belle avancée pour Claude Payri, la présidente du comité scientifique du parc naturel de la mer de Corail, qui a été impliquée dans la rédaction de ce texte. "Ce qui est interdit, c'est l'exploration qui a des visées industrielles et d'exploitation, explique-t-elle. L'exploration scientifique pour concourir à augmenter la connaissance dans le parc sera autorisée. Il faudra aussi démontrer que l'étude en question n'a pas d'impact ou a des impacts restreints sur le milieu."

Le comité de gestion voit aussi ce moratoire comme une nécessité. Et ce, même si la durée d’interdiction paraît trop courte, pour certains. "On voulait laisser une durée de 25 à 30 ans minimum afin de laisser l'opportunité à nos enfants de choisir ou non d'ouvrir les fonds marins à l'exploitation", indique Thomas Augier, chargé de mission marin à Conservatoire international. 

"Un des moratoires les plus stricts"

Dix ans, c’est ce que préconisait le Conseil d’État. Mais cette durée peut évoluer, indique Jérémie Katidjo-Monnier, membre du gouvernement en charge du parc naturel de la mer de Corail. "On a l'un des moratoires les plus stricts parce qu'on interdit l'exploration minière là où d'autres moratoires ne le font pas. Pour équilibrer, le Conseil d'État nous a dit dix ans. Si le Congrès, lui, souhaite aller plus loin et avoir beaucoup plus d'ambitions, alors un groupe pourra déposer un amendement pour monter à 20 ou 30 ans."

Cette loi du pays prévoit aussi une clause de bilan et de revoyure au bout de ces dix ans. Pour éventuellement renouveler le moratoire, si les élus le jugent nécessaire.

Jérémie Katidjo-Monnier était l'invité sur l'antenne de NC la 1ère ce jeudi 8 juin à midi. 

Un extrait de son interview au micro de Lizzie Carboni : 

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