Deuxième journée en Inde. La sélection reprend un rythme de compétition avant le premier match contre la France, dimanche. Ce jeudi a aussi été l'occasion de baptêmes du feu médiatiques.
Une bulle "compétition"
6h45 dans ce grand hôtel de Guwahati. Le sélectionneur Dominique Wacalie fait la tournée des chambres. Il est l'heure de réveiller, ou plutôt, de vérifier que les troupes sont prêtes pour la deuxième journée indienne. Il toque et sonne aux portes. La plupart de ses joueurs sont déjà habillés, prêts pour le petit-déjeuner programmé à 7h30. Comme en Nouvelle-Zélande et en Australie, tout est minuté.
Les assiettes contrôlées
Un salon est réservé aux Cagous au sixième étage pour les différents repas de la journée. Au petit-déjeuner, le préparateur physique, Julien Condoumy, est sur le qui-vive. Voilà un mois, cet ancien légionnaire a envoyé à la FIFA ses demandes en matière d'alimentation. Il s'agit pour lui de veiller à ce que les joueurs ne dépassent pas les limites et respectent des doses qui ne nuisent pas à leurs performances sur le terrain. Pour éviter les abus, Julien prépare lui-même les assiettes.
Un billard pour jouer ...
Il est 9 heures quand la délégation quitte l'hôtel pour rejoindre le Lakshmibai National Institute of physical education, en périphérie de Guwahati. Lorsque le bus s'arrête, d'innombrables policiers et responsables de site, sont à la descente du véhicule. Le groupe rentre dans un complexe entièrement neuf et s'installe dans un vestiaire impeccable, avec des casiers individuels. La structure a été achevée il y a seulement deux mois. L'équipe de France a inauguré la pelouse mercredi, et la sélection calédonienne est la deuxième à la fouler.
La séance commence à peine et David Baltase fait immédiatement monter une température déjà étouffante. "Appliquez vos dribbles et vos contrôles ! Dans trois jours vous commencez la Coupe du Monde. Un contrôle raté, c'est un ballon récupéré et en trois passes adverses, un but encaissé. Raisonnez professionnel, soyez appliqués" tonne t'il. Un joueur est à la peine. "Je vois que ce n'est pas compris. C'est dix pompes. Si tu ne réagis pas, ce sera vingt, puis trente, et après tu quittes le terrain". On joue depuis seulement deux minutes, à l'entraînement. La Coupe du Monde est déjà ouverte.
Du monde au balcon
Après une demi-heure de jeu, de mystérieux observateurs sont démasqués. Ils sont montés sur le toit d'un édifice qui fait face au terrain. Membres d'une sélection adverse ? Médias locaux curieux ? La nouvelle ne fait pas plaisir au staff calédonien qui a ordonné qu'aucune vidéo ne soit filmée. Repérés, les "voyeurs" quittent les lieux. On ne connaîtra pas leur identité.
C'est une autre facette du Mondial : chacun protège ses systèmes de jeu et ses formations d'équipe. L'objectif est de laisser le minimum d'informations à ses rivaux. Après une heure et demie d'efforts, et plus d'intimité retrouvée, la fin de l'entraînement est sifflée.
"L'Equipe" pour Wacalie
Nous sommes en fin d'après-midi. Après une séance vidéo consacrée à l'observation des Bleus, futurs adversaires des Cagous dans le premier match de la Coupe du Monde, le téléphone de Dominique Wacalie sonne. Au bout du fil ? Un journaliste du plus grand quotidien sportif français, "L'Equipe". Pendant vingt bonnes minutes, au milieu du couloir du cinquième étage de l'hôtel, adossé contre un mur, le sélectionneur calédonien répond à une multitude de questions. Il aborde la symbolique de la confrontation face à la France, la préparation de joueurs amateurs à une compétition d'envergure internationale et quasi-professionnelle, son parcours d'ancien footballeur et de coach, son expérience de sélectionné à la Coupe des Nations 2012, qualificative pour la Coupe des Confédérations 2013. Fidèle à lui-même, Dominique Wacalie répond avec franchise, sérieux, et beaucoup d'humour.
FIFA TV pour Jeno !
Un peu plus tard, le capitaine des U17, Abiezer Jeno, se retrouve dans la lumière au sens propre comme au figuré. La chaîne de télévision de la FIFA, la Fédération Internationale de football, le sollicite pour un clip vidéo. Il doit se retourner face à la caméra et dire "Namasté India". Vêtu d'un maillot gris et rouge, floqué du n°7, le milieu du FC Dumbéa s'exécute. A quelques mètres de lui, le staff technique l'observe amusé. Le gamin d'Ouvéa, qui habite avec ses deux soeurs, son frère, et ses parents à Koutio, se retrouve à faire la promotion de la Coupe du Monde des moins de 17 ans, à Guwahati. Une sacrée belle image.