Gastronomie. Deux Calédoniens se distinguent au concours "Jeunes talents Escoffier" à Singapour

Joseph Papilio et Evelyne Wamejonengo, lors du concours Jeunes Talents Escoffier à Singapour.
L’une en salle, l’autre en cuisine, Evelyne Wamejonengo et Joseph Papilio sont arrivés à la deuxième et à la septième place de ce prestigieux concours de restauration, qui se déroulait la semaine passée, pour la zone Asie-Pacifique. Un tremplin qui leur ouvre les portes de l’Institut Escoffier en Métropole, très renommé dans la profession.

Ils ne pouvaient rêver meilleure vitrine. Mercredi 26 avril, deux jeunes étudiants Calédoniens ont représenté les couleurs du Caillou au concours "Jeunes talents Escoffier" de la zone Asie-Pacifique, dans la cité-Etat de Singapour. 

Neuf pays étaient en lice, dont huit délégations venues d'Asie. "La Calédonie était le seul 'pays' français et le seul du Pacifique", souligne le président des Disciples d’Escoffier en Nouvelle-Calédonie, Olivier Haar, qui les a accompagnés pour l’événement.


Tressage en pandanus

Et la "petite touche calédonienne" a fait mouche auprès du jury. Candidate dans la catégorie "service", Evelyne Wamejonengo s’est imposée à la deuxième place. "J’ai senti un bon feeling entre les candidats. J’étais zen, à ma place et c’est ce qui a fait la différence", confie Evelyne, "à la fois fière et émue par cette distinction". 

Pour Olivier Haar, la jeune femme s’est aussi distinguée de ses concurrents par l’originalité de la décoration. "Là où les autres candidats avaient acheté des éléments de déco tout faits, Evelyne a proposé des tressages en feuilles de pandanus, des fleurs et un serre-tête tressé à la main", raconte Olivier Haar. 

C’était magnifique, ils sont tombés sous le charme. 

Olivier Haar, accompagnateur, au sujet de la prestation d'Evelyne Wamejonengo

La tâche était pourtant loin d’être simple pour la candidate calédonienne, qui a dû déguster, dès 9 heures du matin, du rhum, du gin et de la vodka, mais aussi reconnaître des fruits locaux "qu’on ne trouve que dans les pays asiatiques", indique Olivier Haar. 

Evelyne Wamedjonengo au côté des autres lauréats du concours, dans la catégorie service en salle.


"Des candidats asiatiques redoutables"

Le verdict du jury a été moins favorable à Joseph Papilio, arrivé septième dans la catégorie "cuisine". Mais l’aventure n’en reste pas moins mémorable. "J’étais à la fois très excité et stressé avant les épreuves. Les candidats asiatiques sont redoutables, très précis et très travailleurs", témoigne le jeune homme.

Menu choisi par le candidat calédonien : croquettes garnies à la crevette en entrée, caille entière farcie à la Normande en plat et pomme pralinée en dessert. "Les recettes sont obligatoirement tirées du guide culinaire Escoffier mais retravaillées d’une façon moderne", précise Olivier Haar.  

"Après cinq heures en cuisine, j’étais épuisé physiquement et moralement", relate Joseph, qui se dit "un peu déçu" mais aussi "assez fier"

C’était très serré entre les premiers et les derniers. Je pense que je peux avoir le niveau des autres.

Joseph Papilio, candidat calédonien


Au-delà du concours, c’est surtout les échanges avec des élèves d’autres nationalités, dans un pays étranger, qui ont marqué le jeune cuisinier. "C’était génial. On a rencontré des personnes du monde entier. On a pu découvrir une super grande ville et on s’est fait remarquer par de grands chefs étoilés et par des personnalités du monde de la restauration et de l’hôtellerie."

Le menu proposé par les candidats doit impérativement être inspiré des recettes du célèbre cuisinier français Auguste Escoffier.


Cerise sur le gâteau 

Parmi ces figures de la gastronomie, Thierry Muller, président des Instituts Escoffier monde, a ainsi proposé aux deux candidats d’intégrer l’institut de Paris, qui est en partenariat avec le lycée Escoffier de Tours. 

De quoi permettre à ces deux jeunes d’accéder à une licence professionnelle, après le BTS. "C’est le diplôme ultime en matière de cuisine et de service", se réjouit Olivier Haar. 

Une licence en alternance, avec quinze jours en entreprise et une semaine à l’école, le tout en partenariat avec des établissements qui sont tous disciples d’Escoffier. "Ce sont des grands restaurants gastronomiques étoilés, Meilleur ouvrier de France…. C’est formidable ce qui leur arrive." 

On sera donc peut-être les premiers Calédoniens avec Evelyne à intégrer cet institut Escoffier en Métropole.

Joseph Papilio


Preuve de l’investissement des deux étudiants, Joseph Papilio, qui a déjà eu son BTS, a opté cette année pour une mention complémentaire "dessert à l’assiette", afin de "pouvoir participer à ce concours", précise Olivier Haar. "Il pourra donc y aller dès le mois de septembre. Tout est pris en charge, à part les billets d’avion". 

Quant à Evelyne Wamejonengo, qui est encore en BTS au lycée Escoffier, elle pourra, elle aussi, rejoindre le célèbre établissement, une fois son diplôme en poche, en novembre.