Gros plan sur le quartier de Ducos

Ce lundi, notre antenne radio s'est installée au coeur de Ducos pour prendre le pouls des entreprises et des artisans au sortir de la crise de Covid-19. L'occasion de s'intéresser à l'identité de ce quartier de Nouméa à vocation économique qui a marqué l'Histoire calédonienne. 

La première zone industrielle du territoire 

 
Située au Nord-Ouest de Nouméa, la presque'île de Ducos est la principale zone industrielle et commerciale de Nouvelle-Calédonie. Avec un défilé quotidien de plus de 65 000 véhicules qui empruntent les accès de Ko We Kara, Montravel et Rivière-Salée, Ducos et ses 3000 entreprises constituent un véritable poumon économique du pays. Toutes les strates de l'économie y sont présentes : de l'artisanat aux activités de service, en passant par les commerces, les industries légères de transformation et les infrastructures industrielles lourdes. 


Des logements collectifs à réhabiliter 


Ducos compte quelques 10 000 habitants répartis principalement dans des logements collectifs ou aidés à Kaméré, Logicoop et Tindu. Beaucoup d'entre eux sont exposés aux nuisances industrielles, mais aussi aux pollutions sonores et atmosphériques. Si des efforts considérables ont été réalisés sur les réseaux d'assainissement, l'aménagement des circuits routiers, les établissements scolaires ou les complexes sportifs, d'importants travaux de réhabilitation sont toujours en cours dans l'aménagement de l'habitat collectif. 
 

Un lourd passé 


Ducos est aujourd'hui un secteur urbain de la capitale mais le quartier avait autrefois une tout autre vocation, accueillir les déportés. Au XIXème siècle, l'île qui était séparée de Nouméa, abrita une partie des installations du bagne durant la période 1870-1880. 
 

Pendant la période coloniale, l'évènement fondamental pour Ducos, c'est l'arrivée des condamnés politiques, principalement des communards, et il n'était pas question de les mêler avec les transportés qui, eux, étaient placés sur ce qui était à ce moment là, l'île Nou. Donc les autorités coloniales de l'époque vont résoudre le problème en les plaçant autour de la baie de Numbo et les femmes vont être installées plus loin, dans une baie qui prendra ensuite le nom de Baie des dames. - Christiane Terrier, historienne 



Au début du XXème siècle, une épidémie de lèpre frappe de plein fouet la Nouvelle-Calédonie. Les malades sont alors pris en charge dans une léproserie située sur l'île aux chèvres mais dès 1918, celle-ci est supprimée au profit d'un sanatorium sur la presqu'île de Ducos. Le quartier sombre alors dans l'oubli jusqu'à ce qu'il fasse de nouveau parler de lui en acueillant l'abattoir de la ville. 
 

De grandes conduites de bétail sont organisées à travers la Nouvelle-Calédonie. Elles suivent une route le long de la côte Ouest et là, ils profitent de la marée basse pour traverser le chenal puisque l'abattoir se situait là où se trouve désormais l'OCEF. Et puis, nous arrivons à une nouvelle étape qui va être consécutive au boom du nickel et au développement de la population. Le conseil municipal de la ville va alors s'occuper de mettre en place un plan d'urbanisme directeur (PUD) qui va attribuer des zones afin que les activités industrielles quittent la ville et soient concentrées sur la presqu'île de Ducos. - Christiane Terrier, historienne


Ces dernières années, de nouvelles zones industrielles situées à Panda, Dumbéa-sur-mer, Zico, Zipad sont venues concurrencer le quartier historique de Ducos qui demeure à ce jour, un lieu incontournable pour les acteurs économiques du territoire.