Le groupe de travail sur l'avenir a finalisé une charte des valeurs calédoniennes

Le texte travaillé le 23 mars à Paris (en photo) a été depuis amendé.
Une charte des valeurs calédoniennes sera soumise au Comité des signataires. Le groupe de travail «sur le chemin de l’avenir», ou G8, s’est réuni à Paris pour finaliser ce projet. Un texte de six pages environ, placé sous le sceau de la confidentialité mais déjà commenté.
Un consensus a été trouvé entre les élus de l’UNI, de l’UC, de Calédonie Ensemble et du MPC qui composent désormais ce groupe de discussion restreint. Mais il faudra attendre le Comité des signataires, mardi à Matignon, pour que le contenu de cette charte des valeurs calédoniennes souhaitée par le Premier ministre soit connu.

Sans doute trois niveaux

Pour autant, on sait que le texte a été travaillé sur la base de la proposition rédigée fin 2016 par la mission d’écoute. On devrait donc y retrouver trois niveaux :
- les valeurs républicaines et universelles avec les principes d’égalité, de liberté et de fraternité;
- les valeurs kanak et plus largement océaniennes – on pense par exemple au principe de solidarité mais aussi au lien à la terre
- enfin, les valeurs chrétiennes.

Un engagement politique et moral

Précisons que cette charte n’aura pas de valeur juridique en soi. C’est un engagement politique et moral qui poursuit un objectif : «valoriser ce qui unit tous les Calédoniens dans leur diversité au moment où ils doivent exprimer leur choix sur l’avenir institutionnel». Une sorte de socle pour la communauté de destin dessinée par l’Accord de Nouméa.

Fédérateur ?

Reste à savoir si ce projet sera suffisamment fédérateur pour convaincre le Rassemblement-Les Républicains et les Républicains calédoniens, qui ont claqué la porte du G10, de l’approuver à leur tour. La réaction du mouvement de Sonia Backès laisse déjà penser que non (lire en encadré).

Le résumé d'Angélique Souche depuis Paris, avec Outre-Mer La 1ère.
©nouvellecaledonie

 

Un «coup de force», selon les Républicains calédoniens
Dans un communiqué, le mouvement de Sonia Backès refuse «que ce projet de charte soit étudié par le comité des signataires», car celui-ci «n’a pas vocation à adopter une quelconque charte ou déclaration préparée en catimini par les membres du G8 qui viendrait imposer des orientations statutaires dans le dos des Calédoniens.»

Avant même que le contenu du document ne soit connu, le parti le juge «nul et non avenu» du fait que le groupe de travail sur l’avenir de la Calédonie «n’a plus aucune légitimité» depuis le départ de Sonia Backès et Thierry Santa. Et parce que «cette petite charte n’est commune qu’aux indépendantistes et aux nationalistes, de plus rédigée exclusivement par des hommes et par conséquent ne peut avoir l’ambition de représenter l’ensemble des valeurs calédoniennes».