"Il y a malheureusement une forte méconnaissance du handicap en Nouvelle-Calédonie. C’est un sujet qui est très rarement abordé, uniquement par les personnes elles-mêmes concernées ou leur entourage. Il y a donc encore tout un travail de sensibilisation à faire auprès du grand public mais aussi des professionnels", résume Henriette Dogo. Et pourtant, il y aurait en Calédonie près 12 000 personnes, adultes et enfants, en situation de handicap et de dépendance, soit 3% de la population totale, "il y a des améliorations, mais on fait le constat en 2022 que ce n’est pas suffisant", indique la coordinatrice de projet au sein du collectif Handicaps.
L’accès à l’emploi reste très difficile
L'accès au travail quand on est handicapé reste toujours difficile, assure Henriette Dogo, qui est également responsable des actions liées à l’emploi au sein du collectif. "Il y a un manque d’accompagnement spécifique et de structures. Celles qui existent aujourd’hui manquent de moyens pour y parvenir", indique-t-elle. Alors pour sensibiliser les employeurs, des tables rondes sont organisées par le collectif Handicaps. "Ce sont des temps de rencontres, d’échanges et de partages avec des professionnels du privé et du public pour leur apporter de l’information sur les embauches de travailleurs en situation de handicap et sur les aides possibles". Le "mille-feuille institutionnel" reste la principale difficulté rencontrée par les entreprises, indique Henriette Dogo. "Il y a, en Calédonie, plusieurs structures qui s’occupent du handicap et donc souvent un manque de coordination car les entreprises ne savent pas vers qui se tourner".
"Il y a encore énormément d’a priori et de stigmatisation autour du handicap"
Malgré la loi du pays, datant de 2009, pour l’incitation à l’emploi des travailleurs en situation de handicap pour les entreprises de plus de vingt salariés, ces dernières semblent préférer s’acquitter d’une contribution pour ne pas avoir à employer. "Il y a encore énormément d’a priori et de stigmatisation autour du handicap. Seule la sensibilisation à l’embauche de travailleurs permettra de lever les freins", assure-t-elle. Au niveau du collectif, l’objectif est de continuer de favoriser l’insertion professionnelle. "On note que ce sont les petites entreprises qui embauchent le plus de personnes en situation de handicap sans doute parce que l’aménagement et la réorganisation en interne est plus souple, plus flexible que dans des grosses structures", précise-t-elle.
Un entretien à retrouver ici.