Ce mouvement pionnier de la revendication kanak a été créé par l’ancien grand chef de Guahma et leader du parti de Libération Kanak Socialiste (LKS), Nidoïsh Naisseline, le 2 septembre 1969.
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Inspirés de la "révolution de mai 68", des étudiants kanak et calédoniens - dont Jean-Pierre Devillers, Jean-Paul Caillard, Max Chivot et Nidoïsh Naisseline - revenus diplômés de Métropole, militent pour davantage de droits pour le peuple kanak. Pour ces étudiants, les inégalités criantes héritées de la période coloniale doivent cesser. "Ce sont les événements de Paris et le brassage de la jeunesse de l'époque qui nous ont ouvert l'esprit sur le monde et notamment sur la Calédonie", témoigne Julien Dillenseger, grand ami de Nidoïsh Naisseline et militant des Foulards Rouges.
Le 2 septembre 1969, Nidoïsh Naisseline, alors étudiant et fils du Grand Chef du district de Guahma à Maré, est interpellé avec d'autres pour avoir distribué un tract écrit en drehu et nengone, langues de Lifou et de Maré. Il y dénonce le racisme subi par des étudiants kanak dans un restaurant de Nouméa. Cette arrestation provoque des émeutes. Plusieurs centaines de personnes portant fièrement des foulards rouges, couleur traditionnelle du district de Guahma, se mobilisent. "Le réveil kanak" est né !
"A l'époque, cet acte était totalement illégal. Je ne sais pas si c'était nécessaire ou si c'était une volonté politique d'agir ainsi mais ce qui est certain c'est que le mouvement des Foulards Rouges a transformé le monde politique en Calédonie mais aussi le monde kanak avec l'union Calédonienne. Puis il y a eu Melanesia 2000, les Événements et le drame d'Ouvéa. Aujourd'hui, nous sommes en paix", ajoute Julien Dillenseger.
Des commémorations ont eu lieu ce lundi 2 septembre à la grande chefferie de Guahma, à Maré. "On espère qu'il reste un héritage des Foulards Rouges. Mais est-ce possible en 2019 de porter les idées défendues en 1968 et 1969 ? Je ne pense pas", répond Julien Dillenseger, "même s'il reste peu de militants vivants, nous commémorons chaque année le 2 septembre" confie-t-il. "Aujourd'hui, j'ai l'impression qu'il reste une trace de mai 68, un respect aussi de ce qui s'est passé à l'époque. Nidoïsh Naisseline était un visionnaire pour son pays".
En janvier 2014, Nidoïsh Naisseline, affaibli par la maladie, revenait sur son combat politique pour l’émergence et la reconnaissance du peuple kanak, ses différents mandats, les Foulards Rouges et la nouvelle génération kanak. Après 40 ans d'engagement, le leader du LKS et figure politique de la Nouvelle-Calédonie, avait fait ses adieux au monde politique. Il avait notamment déclaré "je me retire pour ne pas gêner".
Nidoïsh Naisseline est né le 27 juin 1945 à la tribu de Nece, à Maré. Avec cinq soeurs, il est l'unique héritier de la dynastie Naisseline, qui dirige la grande chefferie de Guahma depuis le 18ème siècle. En 1973, il succède à son père, Henri Naisseline, le premier chef coutumier à avoir répondu à l'appel du Général de Gaulle. Nidoish Naisseline a été profondément marqué par cette figure paternelle. Dix ans plus tôt, il avait quitté la Calédonie pour suivre des études en métropole. Nidoïsh Naisseline est décédé des suites d'une longue maladie le 3 juin 2015. Le récit de Brigitte Whaap
Wapone Cawidrone, co-fondateur des Foulards Rouges, était l'invité du JT de Dave Waheo-Hnasson ce 2 septembre
"Le réveil kanak"
Le 2 septembre 1969, Nidoïsh Naisseline, alors étudiant et fils du Grand Chef du district de Guahma à Maré, est interpellé avec d'autres pour avoir distribué un tract écrit en drehu et nengone, langues de Lifou et de Maré. Il y dénonce le racisme subi par des étudiants kanak dans un restaurant de Nouméa. Cette arrestation provoque des émeutes. Plusieurs centaines de personnes portant fièrement des foulards rouges, couleur traditionnelle du district de Guahma, se mobilisent. "Le réveil kanak" est né !
"A l'époque, cet acte était totalement illégal. Je ne sais pas si c'était nécessaire ou si c'était une volonté politique d'agir ainsi mais ce qui est certain c'est que le mouvement des Foulards Rouges a transformé le monde politique en Calédonie mais aussi le monde kanak avec l'union Calédonienne. Puis il y a eu Melanesia 2000, les Événements et le drame d'Ouvéa. Aujourd'hui, nous sommes en paix", ajoute Julien Dillenseger.
50 ans plus tard, quel héritage ?
Des commémorations ont eu lieu ce lundi 2 septembre à la grande chefferie de Guahma, à Maré. "On espère qu'il reste un héritage des Foulards Rouges. Mais est-ce possible en 2019 de porter les idées défendues en 1968 et 1969 ? Je ne pense pas", répond Julien Dillenseger, "même s'il reste peu de militants vivants, nous commémorons chaque année le 2 septembre" confie-t-il. "Aujourd'hui, j'ai l'impression qu'il reste une trace de mai 68, un respect aussi de ce qui s'est passé à l'époque. Nidoïsh Naisseline était un visionnaire pour son pays".
En janvier 2014, Nidoïsh Naisseline, affaibli par la maladie, revenait sur son combat politique pour l’émergence et la reconnaissance du peuple kanak, ses différents mandats, les Foulards Rouges et la nouvelle génération kanak. Après 40 ans d'engagement, le leader du LKS et figure politique de la Nouvelle-Calédonie, avait fait ses adieux au monde politique. Il avait notamment déclaré "je me retire pour ne pas gêner".
Figure de la vie politique calédonienne
Nidoïsh Naisseline est né le 27 juin 1945 à la tribu de Nece, à Maré. Avec cinq soeurs, il est l'unique héritier de la dynastie Naisseline, qui dirige la grande chefferie de Guahma depuis le 18ème siècle. En 1973, il succède à son père, Henri Naisseline, le premier chef coutumier à avoir répondu à l'appel du Général de Gaulle. Nidoish Naisseline a été profondément marqué par cette figure paternelle. Dix ans plus tôt, il avait quitté la Calédonie pour suivre des études en métropole. Nidoïsh Naisseline est décédé des suites d'une longue maladie le 3 juin 2015. Le récit de Brigitte Whaap