Des dizaines de personnes réclament le retour des moaïs volés à l'époque coloniale. Certaines de ces célèbres statues de l'Île de Pâques / Rapa Nui font partie des collections de grands musées étrangers, comme le British Museum.
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Hoa haka nana'ia, « l'ami perdu ou volé » en rapanui : c'est le nom du moaï qui fait partie de la collection du British Museum, à Londres. Haut de 2,42 mètres, il a été sculpté entre 1100 et 1600, estiment les spécialistes du musée britannique. Ils précisent que c'est lors de l'expédition du HMS Topaze, en 1868, que ce géant de pierre a été « collecté ». Il a été donné au musée l'année suivante.
Mais pour Paula Rossetti et Leo Pakarati, ce moaï doit être rendu à l'Île de Pâques / Rapa Nui. Dans un documentaire intitulé Te Kuhane o te Tupuna, L'Esprit des ancêtres, ils recueillent la parole de Pascuans, qui expliquent l'importance de cette requête :
« Je pense qu'il faut qu'il revienne ici. Tout doit revenir. Je me représente le Hoa haka nana'ia en train d'implorer de rentrer. »
« Il y a plus d'objets à l'étranger qu'ici - environ 45 000 pièces. »
« Les objets que les scientifiques ont embarqués, vous pensez qu'ils ne se lamentent pas d'être loin ? Il faut qu'ils les renvoient à l'endroit d'où ils viennent, parce que leur mana est ici. »
« On doit rapporter ce moaï ici, je suis persuadé qu'il possède le mana de cette île. »
Pour retrouver l'esprit du moaï, Paula Rossetti et Leo Pakarati ont aussi fait passer une pétition exhortant le gouvernement chilien à demander formellement la restitution de Hoa haka nana'ia. Plus de 500 personnes l'ont signée.
Paula Rossetti souligne aussi que le moaï du British Museum est loin d'être le seul objet pascuan à avoir été « volé ». Il y en aurait environ 4 000, selon elle. Mais elle le sait, « ce sera difficile de les récupérer ».