Si la problématique est bien connue, la Nouvelle-Calédonie peine à contenir le nombre d'accidents de la route mortels. La présidente de l'association Prévention routière revient sur ce sujet. Les principaux points à retenir de cet entretien.
Un bilan dramatique
Au 31 mars 2022, 21 personnes sont mortes sur les routes calédoniennes. C’est sept de plus que l’an dernier à la même période. La Nouvelle-Calédonie n’avait jamais connu un tel bilan depuis douze ans. "Il y a un sentiment de fatalité par rapport à cette mortalité, a reconnu Mireille Münkel. La population considère qu’il y a un problème mais qu’on ne peut rien faire." Parmi les causes les plus fréquentes mises en évidence par les forces de l’ordre lors des accidents : la vitesse, l’alcoolémie et l’absence de ceinture de sécurité. "Il faut, à tous les niveaux, faire de la pédagogie."
Absence de politiques publiques
Chaque année pourtant, de nombreuses campagnes de prévention sont organisées sur l’ensemble du pays. Mais pour Mireille Münkel "nous manquons d’une politique volontariste et de messages forts de nos dirigeants". Le plan triennal de sécurité (2019-2021) adopté par les élus du Congrès, qui prévoyait notamment d’atteindre zéro mort sur nos routes dans 25 ans, est un échec. "Il est indispensable d’avoir un responsable au gouvernement et d’avoir une coordination au niveau des actions à mener pour obtenir des résultats." L’association a toutefois été reçue par le président du gouvernement, Louis Mapou, par le haut-commissaire, Patrice Faure, et par différents groupes politiques. "Ils ont notamment annoncé le redémarrage du Conseil permanent de la sécurité routière, d’une commission plénière au Congrès mais nous attendons toujours", a déclaré la présidente.
La prévention routière en difficulté
Faute de subventions, dans un contexte de rigueur imposé par le gouvernement, l’association est confrontée cette année à des difficultés financières. "Nous ne pourrons peut-être pas poursuivre nos actions de prévention. Et si un financement est accordé, il pourrait ne pas être suffisant pour garder nos deux salariés permanents." Pour pouvoir mener toutes ses actions, l’association Prévention routière en Nouvelle-Calédonie a besoin de huit millions de francs.
Un entretien à retrouver dans son intégralité ici.