Un bassin d’entraînement à plus de trente degrés. Et des longueurs enchaînées à n’en plus finir. Lara Grangeon est un peu à part, dans la sélection de natation de Nouvelle-Calédonie. Pas qu’elle ne s’entende pas avec le reste de la bande, au contraire. Mais parce qu’elle a déjà en tête le mois de juillet 2024 et une course de dix kilomètres dans les eaux de la Seine, à Paris.
Un surplus d’entraînement en parallèle des compétitions, tous les soirs de la semaine. "Ces Jeux du Pacifique font partie de ma préparation, explique la nageuse. C’est vrai que cette alternance entre entraînement et course est un peu fatigante. Mais en contrepartie, je reçois beaucoup de positivité, notamment avec l’esprit d’équipe qui règne au sein de la délégation."
Préparation olympique
Lara et les Jeux du Pacifique, une grande histoire d’amour, qui a commencé en 2007 lors de sa première qualification. Le fil de l’histoire est ensuite passé par 2011 et 2015, avant de s’interrompre en 2019 lors des Jeux de Samoa. "J’avais été absente pour les Jeux du Pacifique de 2019 parce que cela tombait juste avant la sélection pour les Jeux Olympiques de Tokyo, et c’était incompatible. Mais là, je me dis que c’est possible."
Les Jeux de Honiara lui serviront également à prendre de la confiance. Elle est d’ailleurs devenue aux Salomon l’athlète calédonienne la plus titrée de l’histoire avec, après le premier jour, un total de 38 médailles d’or. Ce qui devrait apporter un peu de légèreté à Lara lors de son déplacement au Portugal, dès la fin de ces Jeux.
Le Portugal avant Doha, puis Paris
Parce que Honiara restera anecdotique, dans sa saison. Les choses sérieuses vont commencer en Europe, avec une manche de coupe du monde début décembre. Un moment déjà décisif en vue d’une qualification olympique. Les deux meilleures Françaises seront retenues pour les mondiaux, en février prochain, à Doha, où il faudra figurer parmi les treize premières pour valider définitivement sa place aux JO.
Pas simple, tant le niveau tricolore est devenu élevé. "On va être sept nageuses françaises au Portugal. Presque toutes ont pour objectif d’être aux Jeux Olympiques. Donc je sais que ça va être dur", souffle la Calédonienne. "Le challenge de passer à l’eau libre pour 2020 était un grand défi. Aujourd’hui, c’est un défi tout aussi grand. Je sais que je ne fais pas partie des deux nageuses favorites pour être qualifiées en eau libre."
Elle devra donc composer avec Aurélie Muller, en argent à Rio, Océane Cassignol, ou encore la toute fraîchement naturalisée Anastasiia Kirpichnikova. Une sacrée densité.
Fin de carrière
Lara Grangeon n’exclut pas de tenter sa chance en bassin, si elle n’arrive pas à se qualifier en eau libre. Mais elle sait déjà que ce défi sera le dernier de sa carrière sportive. "Je commence à prendre de l’âge, sourit-elle. Je vois que je fatigue plus vite. Et puis, il est temps de passer à autre chose et me consacrer à ma vie personnelle." Alors, un dernier tour d’honneur dans les eaux de la Seine serait la meilleure manière de mettre un terme à l’une des plus belles histoires du sport calédonien.