Il faisait chaud, sous la halle Maranatha. Et ce n’était pas uniquement la faute de la météo… Le public salomonais est venu en nombre, sur les chaises en plastique blanches installées pour l’occasion, dans cette grande salle ouverte au peu de vent qui souffle en ce moment dans la capitale. Tous ont vibré pour une personne : Jenly Wini.
Record et or
Sans surprise, elle a survolé les débats ce lundi matin, premier jour de compétition, chez elle à Honiara. D’abord 82 kilos à l’arraché, puis 108 kilos à l’épaulé-jeté, pour un total de 190 kg. Un record des Jeux dans sa catégorie des moins de 55 kg. Derrière, Lorah Mealosia, une autre Salomonaise, pointe à vingt kilos de moins au cumulé. My-Only Stephan, de Nauru, compte "seulement" 165 kg. Wini remporte ainsi l’or pour la seconde fois aux Jeux du Pacifique, après son succès à Port Moresby en 2015.
"Une fierté pour moi"
La pression était grande, sur l’haltérophile de quarante ans cette année. Porte-drapeau la veille lors de la cérémonie d’ouverture, Jenly Wini est une fierté, pour les Salomon. "Je suis contente d’apporter ces trois médailles à mon pays, commente-t-elle sobrement après la compétition. C’est pour cela que je me suis tant entraînée." Dans la salle, chaque barre passée par Wini provoque l’hystérie du public.
Et ils en ont eu pour leur argent. Six tentatives, que des réussites. La Salomonaise a tenu son rang et régalé son public, apportant les premières médailles aux Salomon. Important, parce que le pays compte bien peser cette année au tableau des médailles.
Objectif Paris 2024 ?
Mais le résultat est loin d'être surprenant. Wini est une grande star de l’olympisme de son pays, deux fois qualifiée pour les Jeux, en 2012 à Londres, puis à Rio quatre ans plus tard. C’est une blessure qui l’empêche ensuite d’être à Tokyo en 2021.
Prochain objectif, Paris 2024 ? L’athlète, dont le plus grand fait d’arme reste une belle médaille de bronze aux Jeux du Commonweallth en Australie en 2018, ne veut pas encore se projeter dans cette fin d’une carrière commencée en 2008. "J’ai encore pas mal de compétition à faire, pose la Salomonaise. Je verrai au fur et à mesure." De Honiara à Paris, pour faire briller son archipel, encore un peu plus longtemps.