Le muguet de mai, c'est un symbole de tradition, et de contradiction. Une fleur toxique que l'on s'offre comme porte-bonheur le 1er mai. Un jour où commercialiser le muguet que l’on a cueilli dans les sous-bois ou son jardin est toléré pour tout le monde. Puis, au fil du temps, un sujet de colère pour les professionnels qui voient d'un mauvais oeil la concurrence des vendeurs à la sauvette.
Avant la Fête des mères
N’empêche que ce lundi, les petites clochettes se sont une fois de plus échangées. Elles pouvaient se trouver chez les fleuristes, qui faisaient partie des quelques commerces ouverts en ce jour férié.
La vente du muguet de mai représente pour eux un des rendez-vous important de l’année, bientôt suivi par la Fête des mères. C'est aussi l'occasion de manipuler une fleur éphémère, ici pour en faire un bouquet.
Entre la rôtissoire et les brochettes
Le brin de muguet était également proposé sur les bas-côtés, même si les présentoirs ne semblaient pas si nombreux, cette année, dans le Grand Nouméa. A la plage de Magenta, un stand de saison s'est ainsi glissé dans la rangée des vendeurs ambulants. A quelques mètres des faiseurs de brochettes et tout contre la rôtisserie tenue par ses beaux-parents, Julia proposait, dès hier dimanche et surtout aujourd’hui, du muguet importé. Une centaine de brins ou de pots.
«Dire aux gens qu’on les aime»
Quant aux motivations des acheteurs… « J’offre du muguet, oui, confirme ce monsieur croisé à Nouméa, pour faire plaisir, pour dire aux gens qu’on les aime. » « J’offre régulièrement des fleurs aux dames, rétorque un autre, donc je n’attends pas le 1er mai pour offrir un brin de muguet. Par contre, j’aimerais bien qu’on m’en offre! »
« Je vais offrir du muguet à mon épouse », confie cet autre, même s’il avoue ne pas trop voir le rapport avec la Fête du travail.
L'histoire de Félix
Donner un brin de muguet, on le faisait déjà au Moyen-Âge. Un geste revenu à la mode, dit-on, grâce à un artiste populaire : le 1er mai 1895, le chanteur Félix Mayol reçoit d’une amie la fleur à clochettes et l’accroche à sa boutonnière. La première de son spectacle étant un succès, il fait du muguet un emblème. Il aurait ainsi relancé la tradition.
« Une tradition qui n’est pas très, très adaptée à notre climat », remarque une passante. Pour cette autre, « c’est que du bonheur et ça représente aussi le partage. » « Du pur bonheur, que je souhaite à tout le monde, et ne pas oublier les autres autour de soi », considère encore une Nouméenne.
Les petites clochettes du muguet sont aussi à retrouver en images dans le journal télévisé de ce lundi 1er mai, à partir de 19h30 sur NC 1ère.