Juillet à septembre 2018: un trimestre économique atypique

Au troisième trimestre 2018, les prévisions d’investissements des entrepreneurs étaient pessimistes, surtout dans la mine et la métallurgie
Le troisième trimestre 2018 a été marqué en Calédonie par une poussée d'inquiétude des chefs d'entreprise à la veille de la TGC et du référendum. Voilà ce que confirme l’analyse de la conjoncture livrée par l’IEOM: l’indicateur du climat des affaires a marqué une forte baisse.
Entre le deuxième et le troisième trimestre 2018, l’indicateur du climat des affaires a perdu 6,5 points, passant à 85,4. Et pour l’IEOM, «l’analyse montre que la majeure partie de la baisse constatée provient de l’opinion des chefs d’entreprise sur la période à venir». Cette chute révèle donc leur appréhension
 
 

Référendum, TGC et mine

Pour l’Institut d’émission d’Outre-mer, plusieurs facteurs, évidents, l’expliquent :
- le référendum du 4 novembre, qui était alors imminent; 
- l’entrée en vigueur de la TGC, qui allait intervenir encore plus tôt, dès le 1er octobre; 
- les difficultés rencontrées par le secteur minier.
 
Le blocage des sites miniers de la SLN à Kouaoua, 8 août 2018.
 

Hésitation

Cela dit, «les autres indicateurs économiques, stables, ou mieux orientés, confirment plutôt une certaine hésitation de la conjoncture réelle», analyse l’IEOM. Et de citer l’épargne des ménages, l’habitat ou l’emploi salarié, qui a poursuivi sa hausse progressive (+0,2%). Celle-ci a été portée par l’augmentation du nombre d’emplois dans le public (+0,8%). 
 

L'emploi dans le privé

Dans le privé, l’emploi salarié est resté globalement stable: «les créations d’emplois dans les deux secteurs les plus importants en terme d’effectifs que sont l’industrie (+0,5 %) et les services (+0,1 %) [ont été] compensées par les destructions d’emplois dans le commerce (-0,8 %), la construction (-1,1 %) et le secteur primaire (-1,6 %)», détaille l’IEOM.
 

Consommation des ménages avant TGC

Toujours durant ce drôle de troisième trimestre, la consommation des ménages s’est détériorée. Il faut dire que la Calédonie se préparait à franchir ce cap de la TGC à taux pleins. Les immatriculations de voitures neuves ont par exemple diminué de presque 5%.
 
Scène de courses en Nouvelle-Calédonie.
 

Recul des exportations

Du côté des exportations, la baisse a été significative. De l’ordre de 11%, due notamment à un recul des exportations de produits métallurgiques. Conséquence: alors qu’il tendait à se réduire depuis la mi-2017, le déficit commercial s’est creusé dans le secteur du nickel. Un secteur dont l’activité s’est dégradée, pour cause de retournement des cours à la baisse et de difficultés sur certains sites miniers, notamment Kouaoua.
 

Morosité du BTP

La situation apparaissait également préoccupante dans le BTP. Moroses, les professionnels du secteur jugeaient alors qu’ils n’avaient pas assez de commandes. Le commerce connaissait aussi des difficulté, liées à la préparation de la TGC. 
 
 

Activité touristique en hausse 

En revanche, au troisième trimestre 2018, l’activité touristique s’est avérée en hausse. La majorité des entrepreneurs comptaient alors investir dans les douze prochains mois. Ils déclarent tout de même une baisse de leurs effectifs et une dégradation de leur trésorerie.
 

Dans le primaire

Quant au secteur primaire, il a évolué de façon contrastée. Les exportations de thons ont poursuivi leur redressement: au troisième trimestre, le volume de thon exporté a progressé de 53%, «porté notamment par le marché européen». Et la filière bovine repart de plus belle, avec une nouvelle hausse des abattages, de près de 6%. Dans le même temps, «les performances de l’aquaculture demeurent en dessous des prévisions des professionnels, confirmant les difficultés de développement de la filière».

Les tendances conjoncturelles au troisième trimestre 2018 (IEOM)

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