18 mois de prison ferme pour avoir détourné l'argent de l'association Avec

L'association A.V.E.C accompagne toute l'année des évacués calédoniens.
La quatrième audience était la bonne dans l’affaire d’abus de confiance qui concerne l’association Avec : la prévenue qui a détourné plus de 9 millions de francs s’est présentée ce vendredi 26 mai au tribunal de Nouméa pour répondre de ses actes.

L’air contrit, cette femme de 49 ans reconnait les faits. L'ancienne secrétaire, unique salariée, a falsifié les comptes de l’association d’Aide aux évacués calédoniens. Tous les mois, grâce à un montage de photocopies, elle enlevait du relevé les lignes où apparaissaient les virements, les retraits et les paiements qu’elle réalisait avec la carte bleue de l’association.

Elle devait déjà être jugée en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité pour abus de confiance en août 2022, mais elle ne s’était pas présentée devant la justice.

Pour des achats compulsifs

La trésorière et la présidente n’ont compris ce qu’il se passait que 14 mois plus tard, quand la banque leur signale que le compte n’est pas suffisamment approvisionné pour honorer un virement. "Je me servais quotidiennement de la carte bleue, explique la prévenue. Je ne me rendais pas compte, je l’utilisais pour des achats compulsifs. Dès que je ne me sens pas bien, je me sens obligée d’acheter."  "Avez-vous voyagé ou investi dans une voiture par exemple ?" demande un assesseur. "Non", répond-elle.

18 mois de prison ferme

9, 5 millions de francs se sont ainsi évaporés. Une femme déjà condamnée en 2010 et 2012 pour des faits similaires. Le procureur a cette fois demandé de la prison ferme. La prévenue ayant rédigé un premier chèque de 10 000 francs en remboursement, il ajoute avec ironie qu’il lui "faudra un peu moins de deux siècles pour régler cette dette". 

Finalement, la décision est tombée en tout début d'après-midi. Cette ancienne salariée écope de trois ans d'emprisonnement, dont 18 mois assortis d'un sursis simple, autrement dit de 18 mois de prison fermes. Elle a également été condamnée à réparer le préjudice matériel à hauteur de 9,5 millions, sans oublier le préjudice moral a hauteur cette fois de 200 000 francs.