A seulement 20 ans, Mirna Roine se voit déjà confier des responsabilités dans l'une des plus grandes banques du territoire. La jeune femme, en troisième année d'un bachelor gestion des entreprises et des administrations, a débuté il y a deux semaines son alternance dans le service d'assistance aux ressources humaines.
"C'est très professionnalisant, ça nous permet de développer des compétences et de les notifier dans le CV", salue l'alternante, qui partagera son emploi du temps entre des périodes à la FAC et des sessions en entreprise.
Entre 50 et 80% du SMIC
La banque, qui doit adapter les missions de l'apprentie à cet emploi du temps et aux matières que Mirna étudie, verse chaque mois à la jeune femme entre 50 et 80% du salaire minimum. Une tutrice a également été désignée pour acompagner l'apprentie et lui permettre de découvrir au mieux le métier.
"Leur réussite, c'est notre réussite. Quand le rapport de stage est bien mené, quand les missions confiées sont bien structurées, on y gagne. Et pourquoi ne pas continuer ensemble plus tard ?", confie Dannie Millot, la responsable assistance RH de l'entreprise.
Un contrat gagnant-gagnant
A Nouville, l'Institut universitaire de technologie, adossé à l'UNC, propose plusieurs diplômes comprenant une troisième année en alternance. Des dizaines d'étudiants sont concernés. L'alternance poursuit un double objectif : donner une expérience professionnelle aux jeunes et tenter de répondre aux besoins des entreprises.
"On construit l'ouverture des diplômes avec le monde socio-économique. On est sur des besoins de fond et non sur des niches de spécialisation. Cela nous permet d'assurer la pérrenité du diplôme", explique Sandrine Gravier, la directrice de l'IUT.
La délicate recherche d'une entreprise
Si l'alternance semble séduire de plus en plus d'étudiants au fil des ans, encore faut-il trouver une entreprise. La recherche n'est pas toujours facile, comme en témoignent les six étudiants de l'IUT restés sur le carreau à la rentrée. Pour ces jeunes adultes, le début des cours a été repoussé d'un mois, le temps d'identifier une société désireuse de les accueillir.
"On pensait que ça allait être beaucoup plus facile mais on traverse une période compliquée pour les mines", reconnaît Bruno Chiesa, étudiant en troisième année de licence pro prospection et exploitation minière, qui ne baisse pas les bras pour autant.
Vers davantage d'investissements ?
Avec davantage de données sur le tissu économique calédonien, ce type de situation pourrait être évité à l'avenir. C'est dans cette optique que le gouvernement a lancé la création d'un observatoire spécifique.
"Le fait d'avoir une centralisation de toutes les données nous permettra de voir rapidement quels sont les emplois les plus sensibles en termes de tensions sur le marché et de répondre à ces attentes par des filières spécifiques de formation", explique le membre du gouvernement Thierry Santa.
Pour encourager l'alternance, l'exécutif compte investir davantage cette année. Le budget consacré doit passer de 600 à 700 millions de francs.