L'entreprise d'insertion Hanvie se diversifie et trouve un second souffle

Damien Upane, un des dix salariés d'Hanvie, s'attèle au démontage d'un compteur électrique à recycler.
Depuis 2021, l’entreprise d’insertion emploie dix salariés en situation de handicap, à Nouméa. Depuis le 14 octobre, elle a débuté un partenariat d’un an renouvelable, avec un fournisseur d’électricité local, pour le démantèlement de ses anciens compteurs électriques. L’occasion de diversifier les activités de la société, près de sept mois après le début de la crise.

Dans l'atelier d'Hanvie à Nouméa, Damien Upane, salarié en situation de handicap, est en pleine déconstruction d’un compteur électrique.

"C'est important parce que ça va nous permettre d'avoir des rentrées d'argent pour l'entreprise. Et ça me plaît, j'apprends beaucoup de choses. Je ne savais pas qu'il y avait autant d'éléments dans un compteur. C'est un travail minutieux aussi, tout ce que je retire sera recyclé par des entreprises."

45 000 compteurs au total

Il s'agit d'un partenariat d’un an, signé entre Hanvie et un fournisseur d’électricité local. Celui-ci est renouvelable sur trois ans, avec au total 45 000 compteurs à changer sur Nouméa, puis sur le Grand Nouméa. Une fois l'appareil démonté, les pièces récupérées ont vocation à être recyclées dans la mesure du possible. 

"On les démonte de A à Z puis on trie tout dans le compteur. Ça part du plastique, du cuivre, du laiton, du métal, de l'aluminium. Tout ce qui peut être recyclé part au recyclage. Tout ce qui ne peut pas l'être, comme le plastique, part malheureusement à l'enfouissement. Notre rôle c'est de démanteler entièrement le compteur", explique Riwan Le Pietec, l'encadrant technique.

Pas de visibilité de financement en 2025

Environ 1 800 compteurs électriques sont démontés chaque mois. Un travail rémunéré entre 300 et 1 000 francs par compteur, selon le type. Une bouffée d'oxygène pour les dix salariés de la société, bienvenue en cette période de crise et d'incertitudes.

"On a toujours cinq parcours financés par le gouvernement, cinq autres cofinancés par la province Sud, avec toujours ce gros point d'interrogation pour 2025, souligne Rebecca Frolla-Miñana, directrice d'Hanvie. Aujourd'hui, je pense qu'on est tous dans l'inconnu, par rapport au budget et aux commandes publiques."

En attendant l’année prochaine, la "réserve" d’Hanvie est toujours en place dans ses docks de Magenta. L'entreprise propose toutes sortes de matériaux de second-œuvre reconditionnés et de l'équipement pour la maison.

Le reportage d'Alix Madec :