L’exploitation des fonds marins en passe d’être interdite dans le parc naturel de la mer de Corail

Corail feuille turbinaria, forêt du Snark, passe de Boulari, Nouvelle-Calédonie. Image d'illustration
Lors de sa déclaration à la COP 27, Emmanuel Macron a annoncé que la France soutenait l'interdiction de toute exploitation des grands fonds marins. Une promesse à la résonance particulière en Nouvelle-Calédonie. Le gouvernement locale planche justement sur l'interdiction pour 10 ans de l'exploitation minière dans ce vaste espace maritime.

C’est un pas de plus pour notre biodiversité. 
La déclaration du chef de l'Etat Emmanuel Macron lors de la COP 27, en Egypte, n'a pas manqué d'attirer l'attention sur le Caillou. Le WWF salue en effet cette décision, mais son expert conservation et plaidoyer Hubert Géraux, estime que l'Etat doit désormais concrétiser cette parole, avec une interdiction pour l'ensemble des territoires français, mais aussi un soutien clair à l'initiative calédonienne.

Nous attendons que derrière cette déclaration, il y ait un soutien à l'initiative de la Nouvelle-Calédonie, de faire aboutir d'ici quelques mois, nous croisons les doigts, un projet de loi de pays, mettant en place un moratoire sur l'exploitation minière des eaux du parc naturel de la mer de Corail.

Hubert Géraux, expert conservation au WWF et plaidoyer pour la Calédonie

Dans l'attente d'un moratoire

Côté gouvernement calédonien, le projet est quasiment finalisé. L'initiative prendra la forme d'un moratoire de 10 ans. Toute exploration polluante et toute exploitation des fonds seront interdites. Si l'on a aujourd'hui qu'une vague idée du potentiel calédonien, le directeur de recherche à l'IRD Pierre-Yves Le Meur note la présence de plusieurs formations particulières dans nos fonds marins. 



"Celles qui ont été un peu explorées en terme scientifique, c'est d'une part, des encroutements, que l'on trouve sur les pentes des fonds sous marins, qui sont potentiellement riches en cobalt et d'autre part, des amas sulfurés qui sont proches des cheminées hydrothermales, de l'eau riche en métaux qui remonte depuis le magma souterrain"précise-t-il.

Parmi ces amas sulfurés : de l'or, de l'argent, du zinc.. Des minerais, qui a priori ne seront donc pas exploités. D'après nos informations, le contenu du moratoire devrait être validé la semaine prochaine, lors d'une réunion du gouvernement. Il faudra ensuite le faire passer par les instances consultatives et le Congrès. Le texte pourrait entrer en vigueur fin janvier 2023. 

Le résumé avec Valentin Deleforterie

Moratoire pour le parc naturel de la mer de Corail