Après trente-quatre ans de paix et vingt-quatre ans de citoyenneté, peut-on encore parler d’une communauté de destin en Nouvelle-Calédonie ? Pas sûr lorsque cette même communauté reste divisée en deux bloc sur la question de l’accession à la pleine souveraineté. Souvenez-vous, lors des deux premières consultations référendaires prévues par l’Accord de Nouméa… D’un côté, les indépendantistes à majorité kanak affirmaient leurs couleurs. Et de l’autre, les non indépendantistes, composé à majorité de non Kanak, arboraient le drapeau bleu blanc rouge.
Quelle majorité ?
Après trente-quatre ans de paix et vingt-quatre ans de citoyenneté, aucune majorité écrasante ne s’est exprimée, ni pour une pleine souveraineté, ni pour une Nouvelle-Calédonie dans la République. Ce fut le cas lors du troisième référendum, marqué par la victoire massive du Non le 12 décembre 2021, mais les partisans de l’indépendance ont boudé le scrutin et refusent de le reconnaître.
Comment achever le chantier des signes identitaires ?
Si l’on s’arrête aux résultats des deux précédents, ils révèlent qu’en vingt-quatre ans, pour une seule et même citoyenneté, il y a eu en réalité, non pas une mais deux communautés de destin en Calédonie. Résultat, impossible d’achever le chantier des signes identitaire. Polémique autour de la montée des deux drapeaux, joute verbale entre les élus politiques : la communauté de destin a du mal prendre.
Manque d'une mémoire collective ?
Dans son discours de politique générale, le 25 novembre 2021, Louis Mapou déclarait que les actions du gouvernement tourneraient autour de la seule colonne vertébrale qui s’impose : le lien d’appartenance à cette terre de Nouvelle-Calédonie, dans un pays où l’objectif de construire une communauté de destin attend encore. Une communauté de destin qui, sans doute, manque d’une mémoire collective.
Une analyse signée Dave Wahéo-Hnasson :