Comme d’autres secteurs, la vie culturelle a fait les frais de la pandémie du Covid-19. Annulation d'événements, fermeture des salles, pertes de cachets... Retour sur une année qui a charrié son lot de mauvaises nouvelles mais qui en laissé aussi quelques bonnes.
Cette année 2020 avait démarré sur les chapeaux de roue. Danse, concerts, théâtre, expositions, festivals… Le calendrier était bien rempli. Mais c’était sans compter sur la crise du Covid-19.
Annulations en cascade
Fin mars, le confinement a stoppé net une saison culturelle en plein élan. Coup dur pour les artistes, déjà éprouvés par plusieurs années de restriction budgétaire. « La quinzaine du hip-hop est tombée le mois du confinement, rappelle le danseur B-boy Pash. On avait une vingtaine de dates, qui ont été annulées au dernier moment. On devait aussi aller en Belgique, pour un concours de battle, et à Hawaï pour le Festival des arts du Pacifique. »
« S’il n’y pas de festivals, d’événements, on ne vit pas. »
Un tout nouveau syndicat
Dès la fin du confinement, une poignée d’artistes s'est mobilisée et a créé le Syndic’art, avec pour objectif de défendre les droits et les intérêts spécifiques aux professionnels du secteur. « On voudrait peser un poids important dans les négociations, dans les politiques publiques », espère Isabelle de Haas, membre du bureau de Syndic’art.
« Quand on s’engage à un moment de sa vie à être artiste, ça veut dire qu’on s’engage aussi à être précaire jusqu’à la fin de ses jours. »
La série OPJ délocalisée à la Réunion
Première victime du Covid-19 : la série OPJ Pacifique-Sud. A peine entamé, le tournage de la série 2 et 3 a été interrompu et délocalisé à la Réunion, privant 50 techniciens et plus de 100 comédiens et figurants de leurs salaires et cachets.
Des salles de ciné peu remplies
Année noire également pour le Cinécity. Après trois mois de fermeture, le multiplex a rouvert ses portes, mais faute de blockbusters, les spectateurs boudent encore les salles obscures. « Les salles américaines sont fermées en raison du Covid et donc là-bas, ils ne font pas de sorties mondiales, précise Douglas Hickson, le directeur du Cinécity. En plus de cela, certains des films qui ne pouvaient pas sortir commencent à basculer sur les plateformes. »
Le succès des créations calédoniennes
Privés de sortie du territoire, les Calédoniens se sont rués sur les créations locales telles que Nakalam, Convergence ou encore Fin mal géré. Si quelques annulations sont toutefois à déplorer comme le festival du cinéma des peuples Ânûû-rû-âboro ou le festival de contes Lisapo, le Festival de la Foa, lui, a fait carton plein. Il a joué une nouvelle fois son rôle de révélateur de talents et fêté ses 22 ans avec un record de fréquentation avec 9 647 entrées. Le Festival Endémix et le Salon international du livre océanien ont connu, eux aussi, une forte affluence.
Plusieurs disparitions d'artistes
Malheureusement, l’année 2020 a été marquée par la mort d’artistes de premier plan : le chanteur Hmej, mais aussi le sculpteur Kapoa Tiaou et le peintre Aloï Pilioko.
Autre disparition : celle de deux institutions calédoniennes. La troupe We Ce Ca a ainsi tiré sa révérence, après vingt ans de danse pilou, et Compact Mégastore, le dernier disquaire de Nouméa, a fermé ses portes après avoir vendu ses derniers trésors aux enchères.
De Paris à Los Angeles
Mais l’année 2020 a aussi été synonyme de bonnes nouvelles. Après trente ans au service de la conservation de l’art kanak, Emmanuel Kasarherou a été nommé à la présidence du musée du Quay-Branly, à Paris. Sans compter le succès planétaire de Nuka, un jeune beatmaker calédonien qui a signé en fin d’année un titre avec la star américaine Jason Derulo.
La rétro culture 2020 de Caroline Antic-Martin et Nicolas Luiggi à retrouver ici