La lutte contre le décrochage scolaire au centre des préoccupations, après le confinement

Après près d'un mois de confinement, les élèves ont repris les cours la semaine dernière. Il est encore trop tôt pour évaluer clairement le nombre d'élèves en décrochage scolaire mais la problématique est prise très au sérieux; elle est encadrée par les professionnels de l'enseignement. 

Farenn Devillers est élève en terminale professionnel au lycée Pétro Attiti, à Rivière Salée. Après trois semaines et demies de confinement à la maison, il a retrouvé les salles de classe lundi dernier. Cette expérience d’enseignement à distance l’a profondément marqué. "Quand il n'y a pas de profs, on ne peut pas comprendre les cours. On fait des groupes sur internet pour que l'on puisse comprendre" avoue le jeune homme.
 
Pour son professeur d’électro-technique, la reprise des cours se fait en douceur. Parmi ses élèves, il ne constate pas d’absentéisme inquiétant. "On a eu les mêmes soucis à la reprise du confinement avec les élèves qui étaient absents avant le confinement donc on n'a pas eu d'impacts particuliers et les élèves sont à nouveau là cette semaine; je pense qu'ils avaient tous envie de reprendre" explique Pascal Preveziotis, le professeur.

Un suivi trés encadré

Aujourd’hui, dans cet établissement, il encore trop tôt pour évaluer le nombre de jeunes en décrochage scolaire suite au confinement. Pour le groupe de professionnels chargée de la cellule de veille au sein du lycée, pas de quoi s’alarmer, ils ont suivi de près les élèves durant plusieurs semaines. "Dès que les enseignants repéraient des élèves en situation de décrochage, les infirmiers, l'assistante sociale ou aussi les CPE ont contacté les familles... on a essayé de repérer au mieux, de les rassurer mais aussi de trouver des solutions à l'interne" indique Carole Lukasiewitz, directrice adjointe du lycée Pétro Attiti.

Concernant les 78 établissements du second degré, publics et privés, la lutte contre le décrochage scolaire est au centre des préoccupations. Le principal enjeu des enseignants et de leur direction: conserver le lien avec les 31 350 élèves calédoniens. "Quand on arrive à joindre un élève, c'est la situation la plus facile. Mais quand on n'arrive pas à le joindre, on passe par d'autres biais : on essaye de joindre un de ses caramarades et même des professeurs qui se déplacent pour essayer de prendre contact avec les familles et de comprendre s'il y a une difficulté" explique Erick Roser, le vice-recteur. 

Par rapport à l’année dernière, à la sortie du premier confinement, le vice-rectorat observe un faible pourcentage de décrochage scolaire. En cause : un retour d’expérience qui a permis une continuité pédagogique plus efficace. 

Le reportage de Natacha Lassauce-Cognard et Laura Schintu