"Face au silence assourdissant du gouvernement et l'impact financier sur les cabinets grévistes, la majorité des infirmiers libéraux qui se sont exprimés décident la reprise des soins à compter du 1er avril 2023." La nouvelle ouvre le communiqué envoyé vendredi 31 mars par le SAD, le Syndicat des infirmiers libéraux. Les mots n'en restent pas moins percutants.
Pour "un juste rattrapage"
"Contrairement à certains, lorsque nous ne faisons rien, nous ne sommes pas rémunérés", signe le bureau du SAD. "Notre éthique a également été mise à mal durant ce mouvement. Le gouvernement, en nous opposant la mise en place de l'OCEAM [l'Objectif calédonien d'évolution des dépenses d'assurance maladie] subi sans calendrier ni certitudes, n'a pas réalisé l'urgence de nos demandes qui consistent, nous le rappelons, à un juste rattrapage de quatorze ans de déconsidération." Ces professionnels de santé contraints à de nombreux déplacements, et donc affectés par les hausses de prix du carburant, demandaient une revalorisation de leurs tarifs et des frais de déplacement, face à l’inflation.
Les infirmières libérales sont au cœur du premier hôpital de Nouvelle-Calédonie: le domicile.
Communiqué du SAD, 31 mars 2023
"Pas des privilégiés"
"Non, nous ne sommes pas des privilégiés, lit-on dans ce texte. Pour nous, il ne s'agit pas de nous remplir les poches mais d'être rémunérées à la hauteur de nos responsabilités et des contraintes. Pour rappel, le pays réalise d'énormes économies en évitant le coût des hospitalisations et hébergement en structures grâce au travail des infirmières à domicile, comme l’a démontrée notre grève." Ces infirmiers suspendent le mouvement mais "n'abandonnent pas leurs revendications légitimes" et annoncent d'autres "actions percutantes". Jeudi 30 mars, quelques-uns ont déversé des couches usagées devant le Congrès avant de les asperger de faux sang.