Des "souffrances inimaginables". C'est avec ces termes que le Premier ministre Christopher Luxon a qualifié mardi le calvaire vécu par plusieurs centaines de milliers de personnes, victimes de violences alors qu'elles étaient prises en charge par l'Etat dans des foyers pour enfants et hôpitaux psychiatriques. Des citoyens auxquels le chef du gouvernement a publiquement demandé pardon.
D'après une enquête publique diffusée en juillet, quelques 200 000 habitants en position de vulnérabilité ont subi des violences à partir des années 1950. Un phénomène qualifié de "catastrophe nationale inimaginable" par les rédacteurs de cette enquête.
Des cas de violences sexuelles
Des soignants rattachés à l'Eglise ont agressé sexuellement des enfants, des mères ont été contraintes de confier leurs enfants à l'adoption et des patients jugés pénibles ont subi des traitements par électrochocs, attachés à leur lit. Le tout, dans l'indifférence des gouvernements successifs.
"Je suis désolé que personne ne vous ait crus lorsque vous êtes venus signaler" ces violences, a déclaré Christopher Luxon face au Parlement de son pays. "Certains d'entre vous penseront peut-être que mes mots ne valent pas grand-chose après tant de temps et de souffrances. Mais j'espère qu'aujourd'hui, avec ces excuses et la reconnaissance de votre fardeau, celui-ci deviendra un peu plus léger chez certains d'entre vous".
Les Maoris particulièrement concernés
D'après l'enquête, une partie de ces violences se sont mêlées au racisme envers le peuple autochtone maori. "Une fois pris en charge, les survivants maoris ont fait l'expérience de traitements plus durs" que les autres, avait affirmé il y a quelques mois Arrun Soma, l'un des instigateurs du rapport .Ce travail lancé en 2018 a émis 233 recommandations que le Premier ministre a promis d'examiner.