La SLN sous mandat ad hoc, le syndicat majoritaire très inquiet

Vue de l'usine SLN à Doniambo.
La SLN a déclenché une procédure de placement sous mandat ad hoc pour lui permettre de surmonter ses difficultés financières. Le SGTINC, le syndicat majoritaire, se dit très inquiet pour l’avenir de l’entreprise car, selon lui, celle-ci pourrait être en cessation de paiement en 2023.

La SLN est désormais sous mandat ad hoc. Une procédure confidentielle et amiable qui permet à toute entreprise n’étant pas en cessation de paiement de renégocier ses dettes. Mais selon le SGTINC, le syndicat majoritaire au sein de l’entreprise, la cessation de paiement devrait intervenir rapidement. 

"Aujourd’hui, on n’arrive pas à faire les tonnes, indique Glen Delathière, délégué syndical du SGTINC. Il ne faut pas être mathématicien pour comprendre que si on ne fait pas les tonnes, on ne rentre pas le cash qu’il faut. En ayant consommé toute la trésorerie -même s’il en reste un peu- du dernier tirage, mais en ne faisant pas la production, on ne rentre pas assez de cash pour payer toutes nos charges. Donc on va forcément vers une cessation de paiement."

"Pourquoi on ne fait plus la production? On a désorganisé en interne. Est-ce que les personnes sont à la bonne place? Est-ce qu’on a fait les bons investissements?"

Glen Delathière, délégué syndical du SGTINC

Le syndicat a exercé son droit d’alerte. Son but :  qu’un cabinet d’audit vienne expertiser la situation de l’entreprise. Car la SLN a bénéficié d’un prêt de l’État de 63 milliards de francs CFP censé l’aider à revoir son modèle de production. Glen Delathière entend obtenir des réponses. "Pourquoi on ne fait plus la production?" interroge-t-il. "On a désorganisé en interne. Est-ce que les personnes sont à la bonne place? Est-ce qu’on a fait les bons investissements? Parce qu’on a consommé les 63 milliards. Mais nous, on n’a pas vu les investissements chez nous. Les investissements, au niveau du groupe, ont été faits ailleurs…"

De son côté, la SLN rappelle qu’elle fait actuellement face à ce qu’elle qualifie de "vents contraires" contre lesquels elle ne peut pas grand-chose. Il s'agit de la hausse des coûts des matières premières, de la baisse des cours, et des intempéries qui ont fortement perturbé la production. La société assure faire tout son possible pour assurer sa survie. 

Les syndicats devraient se mobiliser la semaine prochaine à l’occasion de la visite sur le territoire de Christel Bories, la PDG d’Eramet, le principal actionnaire de l’entreprise.

Voyez le reportage de Dave Waheo-Hnasson et Franck Vergès : 

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Écoutez l'interview de Glen Delathière du SGTINC au micro de Dave Waheo-Hnasson et Franck Vergès : 

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