Situation d'urgence pour la SLN

Guillaume Verschaeve, directeur de la SLN, invité de Medriko Peteisi dans le JT du jeudi 22 septembre 2022
C’est le premier employeur privé de la Nouvelle-Calédonie. La SLN compte 2 300 salariés dont 97 % d’employés locaux. Avec son activité minière et métallurgique, la société génère près de huit mille emplois indirects.

Qualifiée comme étant « la branche faible d’Eramet » en 2016, la SLN était officiellement sauvée de la banqueroute avec un prêt de 63 milliards de francs consenti par l’Etat et le groupe Eramet. Pour redresser la société, trois piliers ont été mis en avant : la baisse du coût de l’énergie, une réorganisation du travail, et l’export. Pour rappel, pour être compétitif, il faut que la SLN arrive à un cash cost de 4 dollars la livre de nickel. Au premier semestre 2022, le cash-cost de la SLN se situait à 8.06 dollars la livre.

Energie

En terme d’alimentation électrique, la SLN n’est pas performante tant en puissance qu’en stabilité. Et son coût de l’énergie a été multiplié par trois. Avec l’arrivée de la centrale accostée temporaire, pas de réduction du coût de l’énergie, le tarif restera au global à quinze francs du kWh. En revanche, le métallurgiste compte améliorer son rendement avec des turbines de nouvelle génération. Problème, les syndicats pointent du doigt le coût de la location de cette centrale flottante : entre 400 et 600 millions de francs par mois.

Productivité

Concernant la productivité, les salariés ont augmenté leur temps de travail. Douze heures au quart à l’usine tandis que sur mine, le temps de travail est passé de huit heures à dix heures trente. Concernant la production usine, la SLN devrait produire cette année quarante milles tonnes de ferronickel. Pour rappel, le métallurgiste ambitionnait une production annuelle de cinquante milles tonnes. Une baisse de la production donc, qui dure depuis trois ans, soulignent les syndicats.

Exportation

Sur les exports, à la fin août, la SLN a déjà expédié 2.3 millions de tonnes de minerai non valorisable localement, sachant qu’elle peut en exporter jusqu’à quatre millions de tonnes. Autre point : la trésorerie. Sur les 63 milliards de prêts consentis par l’Etat et le groupe Eramet, il ne reste plus que quatre milliards. La société pourrait donc être en cessation de paiement d’ici mars 2023, s’inquiète le Syndicat général des travailleurs des industries de Nouvelle-Calédonie (SGTINC). Si en début d’année, l’objectif de la SLN était l’équilibre de ses comptes, elle irait, faute de production notamment, vers un déficit de 2 à 3 milliards de francs en 2022.

Pour rappel, par deux fois la SLN a été placée sous mandat ad hoc. Cette procédure permet à l’entreprise de négocier l'acquittement de ses dettes avec ses principaux créanciers.

Guillaume Verschaeve, le directeur de la SLN, était l'invité de Medriko Peteisi jeudi 22 septembre dans notre JT :

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