Une entité alliant énergies fossiles et renouvelables en remplacement de la centrale pays prévue à Doniambo

Le projet de centrale pays initialement prévu à Doniambo
Trois ans, c’est le temps que doit rester ici la Centrale accostée temporaire, pour alimenter les fours de la SLN. Par quoi sera-t-elle remplacée ensuite ? La question reste en suspens. Selon Christopher Gygès, membre du gouvernement de Nouvelle-Calédonie en charge de la transition énergétique, le projet d’une centrale électrique « pays » à Doniambo est bel et bien enterré, au profit de solutions moins carbonées. Mais cette option est-elle viable ? Surtout dans les délais impartis.

Bien plus qu’un dossier, la construction de la centrale est devenue un véritable feuilleton. Prévu un temps au charbon puis finalement au gaz, voilà que le projet semble tomber à l’eau. Christopher Gygès l'affirme :

Il n’y a plus de projet de centrale pays au milieu de la ville de Nouméa. Aujourd’hui, il y a un vrai projet pays de développement de la transition énergétique, et pas pour un seul acteur.

Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge de la transition énergétique 
De Doniambo, la centrale pays sera implantée à Prony

Promouvoir le "renouvelable"

Le membre du gouvernement en charge de la transition énergétique "souhaite avoir un vrai développement des énergies renouvelables sur l’ensemble de la Calédonie, avec une partie en énergie fossile pour 30 %, pour garantir la sécurité d’apprivoisement, mais qui sera située à Prony. Et elle sera là aussi dans une transition, puisqu’on souhaite convertir du charbon en gaz à Prony Energies ».  Mais pour garantir 70 % d’énergies renouvelables, de jour comme de nuit, encore faut-il pouvoir la stocker.  Outre la solution des batteries, le gouvernement planche sur la piste du stockage hydraulique de l’énergie photovoltaïque.

Notre plus gros projet de stockage est de nature hydraulique, avec une station par pompage qui reviendrait à construire des bassins versants sur une mine désaffectée, pour stocker l'énergie notamment sur la zone Païta, Boulouparis, Tontouta, Nouméa.  Et à termes, on souhaite regarder tout ce qu'il y a en stockage possible innovant, notamment l’hydrogène.

Christopher Gygès

Cette station de pompage est un outil plus pérenne que les batteries, mais elle prendra bien plus que 3 ans à voir le jour, entre les études d’impact et sa réalisation.

Consommation et financement

Autre interrogation : comment financer ce projet extrêmement coûteux sans l’assurance que les opérateurs métallurgiques achèteront bien l’électricité produite ? Car du côté de la SLN, l’avenir de l’usine, qui vieillit à vue d’œil, pose de plus en plus questions. Réponse :

Cette garantie, elle peut se faire de différentes manières. Soit sur un contrat d’achat à long termes, c’est ce qu’on souhaite et c’est en cours de négociation, soit sur une entrée au capital des sociétés métallurgiques sur certains investissements qu’on va lancer. Je pense notamment aux unités de stockage, qui vont nécessiter des fonds importants.

Christopher Gygès

Christopher Gygès sera justement à Paris, ce mois-ci pour négocier un soutien de l’Etat sur le projet de stockage hydraulique. Quant à Nouvelle-Calédonie Energie (NCE) qui a porté le projet de la centrale pays pendant six ans, qui a coûté plus d’un milliard de francs en fonctionnement et en études, la structure a des allures de coquille vide.   

Le point avec Coralie Cochin :

Projet centrale pays, Coralie Cochin

Précisons que ni la SLN, ni Enercal qui exploite la centrale électrique de Prony, n’ont souhaité répondre à nos questions.