Le Congrès, institution en quête d’évolution

L'hémicycle du boulevard Vauban, image d'illustration.
A l’aube de nouvelles discussions parisiennes sur l'avenir institutionnel, les experts internationaux ont rendu leur rapport sur l’évolution du Congrès. Il n’a pas encore été rendu public. Mais l’ensemble des élus qui siègent boulevard Vauban souhaitent une évolution de l'institution.

C’est une position que partagent l’ensemble de ses conseillers : la première institution du pays est appelé à évoluer, afin de tenir compte des réalités calédoniennes. Pour Naïa Wateou, la candidate de l’intergroupe Loyalistes et du groupe Rassemblement, le Congrès doit mieux prendre en compte l’intérêt des Calédoniens. Et être plus dynamique. 

Le Congrès élit mais il contrôle, aussi, les actions du gouvernement. Lorsque le gouvernement est défaillant, c’est au Congrès de prendre cette place. Ça veut dire avoir un regard sur le budget mais aussi faire en sorte d’être force de proposition lorsque le gouvernement ne tient pas ses promesses ou ne tient pas son cap.

Naïa Wateou, élue Loyalistes, candidate à la présidence

“Oui, il y a l’avenir institutionnel mais derrière, qu’est-ce qu’on fait pour les Calédoniens ?”, questionne celle qui est actuellement troisième vice-présidente, boulevard Vauban. “Je ne vois pas parler de vie chère, de protection sociale. On pose des sujets mais finalement, on ne rentre pas dans les faits. J’ai envie que le Congrès prenne cette place.”

Commission internationale d’experts indépendants

La réflexion sur l’évolution du Congrès au sein du système institutionnel a fait l’objet d’une mission. Une commission internationale d’experts indépendants a été mandatée. Le rapport final a déjà été envoyé à la présidence. L’occupant actuel du perchoir, Roch Wamytan, livre une des recommandations. A savoir la durée du mandat attribué au président.

Être président pour un an, on n’a pas d’horizon. C’est difficile d’avoir des perspectives. Ils ont proposé soit cinq ans, soit deux ans et demi. Et ensuite, peut-être, un équilibre. Par exemple, deux ans et demi pour la famille indépendantiste. Les deux ans et demi après, la famille non indépendantiste.

Roch Wamytan, président sortant du Congrès, invité de la matinale sur NC la 1ère le 29 août

Autre aspect, l’efficacité des mandats des conseillers, qui ne siègeraient qu’au Congrès. C’est ce que défend Calédonie ensemble, qui insiste aussi sur la partie législative de l’institution. “Il faudrait que le Congrès soit plus efficace, explique le député Philippe Dunoyer. Qu’on vote les textes de nature législative, et pas de nature règlementaire, qu’on pourrait laisser au gouvernement. Le Congrès fixerait les principes directeurs, les principes fondamentaux, voterait les lois.”

La deuxième évolution nécessaire, c’est qu’on défende beaucoup mieux les intérêts de la Nouvelle-Calédonie. Pour ça, on propose qu’il y ait une élection dédiée aux membres du Congrès, qui ne seraient que membres du Congrès et plus membres des provinces. Et qui défendraient seulement l’intérêt de la Nouvelle-Calédonie lors des débats au Congrès.

Philippe Dunoyer, élu Calédonie ensemble

Les recommandations des experts internationaux doivent être rendues publics dans une dizaine de jours.

Un sujet de Dave Waheo-Hnasson et Carawiane Carawiane