À Nouméa, deux mois après la pose du filet anti-requins en baie des Citrons, le constat est sans appel : la plage est quasi quotidiennement prise d’assaut par les baigneurs. Parmi eux, de nombreux croisiéristes, rassurés par la présence de la barrière. De quoi redonner le sourire aux commerçants de l’autre côté de la route, après une année particulièrement difficile.
80% de touristes en plus
Chaque jour ou presque, ce sont des dizaines voire des centaines de touristes qui posent leur serviette sur la plage. Et loin du cliché du croisiériste près de ses sous, les visiteurs stimulent l'activité des commerces voisins. "Le calendrier des croisiéristes est bien chargé depuis la fin de l'année", se réjouit Jean-Noël, qui gère deux restaurants sur les baies. La fréquentation touristique y a grimpé de 80% depuis l'année dernière. "Il y a des jours où c'est vraiment eux qui font le chiffre. Et ils consomment mine de rien. Ils viennent s'asseoir, ils veulent manger. Ça représente une belle part du marché", poursuit le gérant.
Planning adapté en fonction du bateau
À quelques dizaines de mètres, chez un vendeur de glaces bien connu des Nouméens, l'organisation s'adapte au rythme des paquebots. "La capitainerie du port nous fournit les plannings des bateaux, ce qui nous aide à faire les nôtres, explique Maxime, l'un des responsables. On a réussi avec quelques semaines d'expérience à savoir, en fonction du nom du bateau, si on allait avoir besoin de renfort ce jour-là."
Plus de touristes que de locaux
Plus qu'une tendance, on pourrait presque parler de phénomène pour les croisiéristes. Les commerçants eux-mêmes semblent surpris des proportions prises par cette clientèle. "À la Baie-des-Citrons, on était sur du 70% de locaux et 30% de touristes. Mais là cette année, les touristes ont bien dépassé la consommation locale et on a beaucoup plus de touristes qui consomment dans nos boutiques que des locaux", ajoute Maxime.
Reste à savoir si le futur filet de l'Anse-Vata permettra lui aussi d'attirer les touristes. Réponse en mars prochain, si la mairie ne prend pas de retard sur son calendrier.