Sale temps pour le nickel, l'été s'annonce compliqué, au moins jusqu'à la fermeture estivale du LME. Les signaux techniques et les fondamentaux pointent vers le bas. Les acteurs physiques du marché des métaux, à Londres et à Shanghai, vendent sur la base de données médiocres et n'ont pas vraiment le choix.
La demande faiblit, et comme l'Indonésie a annoncé qu'elle pourrait largement répondre aux besoins du marché, le risque de pénurie s'estompe. Après avoir atteint 100.000 dollars la tonne, le 8 mars, son jour le plus fou, le nickel, quatre mois plus tard, n'est plus que l'ombre de lui-même.
Chine
Le demande industrielle est en berne car les défauts de paiement des prêts hypothécaires en Chine ne sont toujours pas résolus malgré les diverses assurances données par les banques.
"Les problèmes bancaires et immobiliers chinois resurgissent", a indiqué Al Munro, analyste du marché asiatique du nickel, de Marex. Les commandes d'acier et de métaux, cuivre et nickel notamment, sont ralenties par les doutes du marché de l'immobilier.
Et les données macroéconomiques chinoises sont faibles, avec un PIB pour le deuxième trimestre de +0,4 % contre des prévisions de +1,2 % et une dernière lecture de +4,2 %, qui a été largement tirée vers le bas. A Shanghai, le nickel était "totalement en baisse", a indiqué la note matinale de l'agence Bloomberg, avec une chute de 10 %.
A Londres, le nickel a regagné un peu de terrain vendredi en fin de matinée. La publication de l'indicateur de la production industrielle chinoise en glissement annuel ayant été décent à +3,9 % contre une estimation de 4,0 % et les ventes au détail en glissement annuel à 3,4 % contre une estimation de 3,5 %.
Ces deux chiffres constituent des améliorations, mais il y a d'autres éléments inquiétants, comme les investissements toujours dans l'immobilier qui baissent de -5,4 %, les prix des appartements et des maisons continuant également à baisser.
Japon
Le décrochage brutal de la production industrielle japonaise en mai est un autre motif d'inquiétude. L'indice a été révisé jeudi à -7,5% sur un mois, contre -7,2% lors de la première estimation publiée fin juin, une chute liée aux nouveaux confinements sanitaires en Chine. Il s'agit du plus fort recul de cet indicateur depuis deux ans.
Le ralentissement de l'économie américaine est aussi un facteur aggravant pour le secteur manufacturier nippon entrainant dans son sillage celui des métaux industriels.
Londres
Les fonds spéculatifs ont donc réduit leur exposition sur le marché londonien des métaux (LME). L'inflation toujours "soutenue" rend les échanges risqués, les investisseurs "se contentent de négocier sous les cotations actuelles et à court terme", a expliqué Stephen Innes, analyste chez SPI Management.