Entrave à la circulation, outrage aux forces de l'ordre, violences et dégradations ... Cinq hommes comparaissaient ce vendredi, en marge de faits survenus à Ponérihouen au deuxième mois des émeutes. Dès le début de leur comparution immédiate, les cinq mis en cause demandent le renvoi du procès pour préparer leur défense. Le tribunal accepte, renvoyant l'affaire au 8 octobre prochain.
L’avocat du leader présumé de la cellule de coordination des actions de terrain de Ponérihouen dénonce l’ingérence du Haut-Commissariat de la République dans le dossier. Il estime que les procédures ont été accélérées.
Dans l’attente de leur procès, sur les cinq mis en cause jusque-là en détention provisoire, quatre sont placés sous contrôle judiciaire, à l'inverse du cinquième à qui il est reproché d'avoir eu des armes à feu en sa possession.
La gendarmerie assiégée
"On s'est battu pour que le contrôle judiciaire soit prononcé, qu'il y ait une réformation de l'ordonnance du juge des libertés qui avait placé mes clients en détention provisoire", souligne Maître Martin Calmet, l'avocat de la défense. Et de conclure : "Nous avons été suivis et nous en sommes satisfaits. Nous pourrons nous présenter libres devant nos juges à l'audience du 8 octobre et nous espérons une décision favorable".
Les faits se sont déroulés du 23 juin au 3 juillet dernier. Alors que la Nouvelle-Calédonie fait face aux émeutes, 200 à 500 personnes selon le ministère public commettent des exactions dans la commune de Ponérihouen. Il est question d'entrave à la circulation, de violences à l'égard des forces de l'ordre et du siège de la brigade territoriale de gendarmerie.
"Nous assistons à des faits de plus en plus graves, au siège de certaines brigades de gendarmerie ou à des faits gravissimes qui atteignent personnellement les gendarmes. On est sur un niveau de violence extraordinaire, on est loin des outrages et on a franchi un seuil dans les violences qui sont commises", pointe Nathalie Lepape, avocate de la partie civile.