La solitaire du Figaro est peut-être la course la plus dure pour les skippers, autant qu'une transat. Lomano Takasi aura testé les deux cette saison pour parfaire son CV de marin. Mais au port de la Turballe, le Futunien ne cachait pas son admiration après les douze jours passés en mer pour la Solitaire.
"C'est vraiment beaucoup de bonheur, beaucoup de plaisir aussi. C'est de la rigueur, c'est beaucoup de travail aussi que je dois encore mener. Et c'est vraiment une course exceptionnelle", confie-t-il. Lomano était venu sans autre ambition que de découvrir et d'apprendre auprès des grands noms de la voile. Mais entre Gijon et Royan, il s'est lâché sur la deuxième étape.
"La première étape, clairement, j'y suis allé vraiment en mode découverte et un peu timide sur pas mal de choses. Et la deuxième, je me suis dit que j'allais jouer un peu plus. Ça a très bien commencé pour moi, j'ai pris un bon départ, j'étais content. J'étais dans le top 15 et puis après, le vent a rebattu un peu l'écart", raconte le navigateur, qui a dû se résoudre à abandonner dans la dernière ligne droite pour cause de voile déchirée.
Le CV se remplit à vue d'oeil
Trois courses de plus de 600 milles nautiques, des navigations dans le golfe de Gascogne, l'Espagne, le sud de l'Angleterre, la Manche, par petit ou gros temps. Lomano y est allé sans complexe.
"Il faut vraiment élever le niveau, s'entraîner plus, se mettre encore plus dans le dur, plus dans le mal pour que le jour de la course soit plus facile", martèle le Futunien établi à Vannes, pour qui cette année aura été celle de toutes les découvertes : première Transat Belle-île-en-mer-Marie-Galante, première Solitaire du Figaro avec toujours cette volonté de courir, fièrement pour son Fenua.
L'envie d'enchaîner les courses
"C'était une première année complète pour moi et même si la Solitaire ne s'est sportivement pas passée comme je le voulais, je suis très heureux de tous ces milles au compteur et de ces courses qui ont de la gueule", souffle le skipper, chaleureusement félicité par les habitants du Fenua.
"On m'avait dit, tu verras, quand tu fais une solitaire, tu n'as qu'une envie, c'est d'en refaire une autre. Et l'envie elle est là", sourit celui qui rêve secrètement de participer un jour à la Route du Rhum. L'appétit vient en mangeant et il n'y a aucune raison d'avoir peur, Lomano Takasi l'a prouvé.