Pour Katleen Rabah, ce début d'année s'annonce catastrophique. Cette négociante en fruits et légumes rencontre des difficultés pour s'approvisionner auprès des producteurs locaux et étrangers. "Il nous reste la base, le pot-au-feu comme on dit vulgairement : pomme de terre, chou, carotte, oignon", confie-t-elle.
"Ce sont des produits que je source essentiellement en Nouvelle-Zélande et qui, d'habitude, sont de très bonne qualité. Là, ces produits viennent d'arriver et ils ont déjà des traces de moisissures à cause du mauvais temps et de la chaleur", poursuit la négociante, qui espère "passer le cap" malgré une année exceptionnellement difficile.
Une succession de catastrophes
En Nouvelle-Calédonie, après avoir subi les conséquences de la crise sanitaire et de la guerre en Ukraine, les producteurs sont confrontés depuis 2022 au phénomène climatique La Niña, à l’origine de fortes précipitations. Dans ce contexte, les produits peinent à arriver jusqu’au consommateur. Pour soutenir les grossistes, l’Agence rurale a autorisé en janvier l’importation de 1500 tonnes de fruits et légumes depuis l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
"Sur ces 1500 tonnes, seules 600 ont réellement été importées par les grossistes, par rapport aux 800 tonnes des années précédentes sur la même période. Cela montre bien qu’il y a des problèmes d’approvisionnement en termes de quantité et au niveau des tarifs aussi ... C’est assez élevé en Nouvelle-Zélande et en Australie", explique Richard N'Guyen, chargé de mission à l'Agence rurale.
Une hausse particulièrement forte en décembre
Selon l’Institut de la statistique et des études économiques, la hausse du prix des légumes est passée de +9 à +13,9% en décembre dernier. L’Agence rurale s’emploie donc à promouvoir l’autosuffisance alimentaire via une alimentation diversifiée et une consommation de produits locaux encore trop peu connus du public.