La SPMSC doit 41 milliards à l’usine du sud !

La SPMC détient 5% du capital de VALE NC, mais ses actions n'ont pas encore rapporté de dividendes. La Société de Participation Minière du Sud Calédonien pourra t'elle solder sa dette? Les finances de ses actionnaires, les provinces calédoniennes seront elles impactées?
La SPMSC a été constituée en février 2005. Son acte fondateur fut l’acquisition de 10% de la société GORO NICKEL : 9,71% auprès du BRGM, et 0,29% auprès d’INCO qui est l’actionnaire majoritaire de GORO NICKEL devenu VALE NC après le rachat d’INCO par VALE. 

LA DETTE DU BRGM

La vente des parts du BRGM est porteuse d’intérêts et de pénalités de retard. Le 18 février 2005, ces 10% valaient 58,4 millions d’euros, à régler dès réception de dividendes. Mais les dividendes se font attendre. Des pénalités, à hauteur de 4 millions d’euros, sont appliquées par le BRGM, ce qui fait grimper la facture avec les intérêts jusqu’à 72 millions d’euros, 8,7 milliards pacifiques. 

LA DILUTION DANS LES SURCOUTS

 La participation de la SPMSC se dilue de dix à cinq pour cent durant la construction de l’usine du sud. Etabli à un milliard huit cents  millions de dollars en 2005, le coût du projet est révisé à la hausse et son prix enfle au rythme des évènements qui émaillent la phase de démarrage : manifestations de RHEEBU NUU contre le rejet en mer des résidus liquides de l’usine, fuite d’acide dans la nature causant la destruction totale de la faune et de la flore du creek de la baie nord, effondrement des colonnes d’extraction par solvant et nouveau surcoût inattendu du projet, déshérence de l’émissaire marin dans le lagon et dispersion de l’effluent dans les eaux « bénites » par l’UNESCO. 
 
Il y a vingt-cinq ans, le projet hydro métallurgique des années 60 et 70 était réactivé par INCO. A peine mieux muri. Une usine pilote. Réussi. Un prototype d’usine. En devenir ! En 1998, Walter CURLOOK fut le réanimateur du projet. Il parlait d’un cash-cost à 2 dollars la livre grâce à la valorisation du cobalt. 
Cette année, VALE NC a mis en œuvre un plan agressif pour  réduire de 8,16 dollars à 5,90 dollars la livre de nickel produite à l’usine. Mais les prix du nickel oscillent en mai 2016 de 4,31 dollars à 3,85 dollars la livre. VALE NC produit deux fois plus cher que le marché ! 

LA DETTE BANCAIRE

Le coût du projet est devenu astronomique. Aujourd’hui, il est estimé entre huit et dix milliards de dollars. Il a absorbé les avances de fonds de la SPMSC. Pour répondre aux deux premières, la SMPSC a emprunté auprès des banques BPCE OCEOR, 70 millions d’euros. Encore 8,4 milliards CFP. A rembourser avant 2026. 
En 2012, l’exécutif provincial renégocie un paiement accéléré de la créance : premier versement en septembre d’un milliards deux cents millions avec intérêts à 5,75%. Six versements identiques doivent suivre jusqu’en 2018 ! 
VALE a payé l’intégralité des échéances dues en 2013, 2014, et 2015. Ces règlements ont abondé sans intérêts à hauteur de 3,7 milliards la dette détenue par VALE envers la SPMSC. Reste encore dû aux banques : trois annuités ! Trois milliards neuf à régler avant 2018. Qui va payer ? La SPMSC ou VALE ? 

LA DETTE DE VALE

La dette de la SPMSC à l’adresse de VALE est la plus lourde des trois créances, presque 29 milliards. Pour prétendre monter à dix ou vingt pour cent dans le capital de VALE NC, la SPMSC devra payer cette créance. La société de participations a obtenu une clause de non dilution des 5% qu’elle détient au capital de la co-entreprise. Le pacte d’actionnaires conclu avec VALE n’oblige pas La SPMSC à payer tout de suite, mais seulement quand elle percevra des dividendes, et sans supporter de nouveaux surcoûts. La dette serait de fait effacée si l’aventure s’arrêtait. 

LA DETTE TOTALE

La dette totale due par la SMPSC à ses créanciers s’élève à 41,5 milliards : 8,7 milliards au BRGM, 28,9 milliards à VALE, et 3,9 milliards aux banques. Si les milliards de VALE et du BRGM peuvent attendre, la dette bancaire est incontournable. Elle est exigible tous les huit septembre de chaque année jusqu’en 2018. 
Trois milliards neuf, c’est au final bien peu comparé à la richesse du gisement de GORO : 366 millions de tonnes sèches à 1,59% de nickel contenu, (cf. Rapport du sénat 2005), soit cinq millions huit cents dix neuf mille tonnes de nickel métal. Trente deux mois à trois ans de consommation mondiale. A 60.000 tonnes de nickel par an, sa capacité nominale prévue, VALE NC a un siècle de production devant elle. Un pactole ou un gouffre selon les époques. Un siècle ! Combien d’années de crise ? Combien de crises par siècle ?