Les épaves de bateaux s'offrent une seconde vie

Chantier de démantèlement de navires à Nouville, à Nouméa.
La province Sud a lancé depuis janvier une opération de démantèlement et de revalorisation des navires en fin de vie. Visite d’un chantier ce mardi matin, à Nouville.

C’est une question qui se pose presque à chaque cyclone : que faire des épaves de bateaux échoués ou coulés ? La province Sud espère apporter un début de réponse avec cette opération de démantèlement et de revalorisation des épaves de navires, lancée depuis le début de l’année.

Démonstration à l’appui, la province proposait une visite de ce chantier à Nouville, ce mardi 12 avril. L’occasion pour les acteurs de la mer d’observer le travail à la fois physique et d’une précision extrême sur ces embarcations en fin de vie.

Ici, rien ne se perd, tout est recyclé. Même ces bois en kohu, "bien traités" et donc durs à découper, précise Passil Waimo, chef de chantier à Royal Recy Boat. "C’est bien de les récupérer pour en faire autre chose, pour la maison, pour faire des escaliers…"

Le défi de la fibre de verre

Bois, fer, aluminium, fibre de verre… Une épave reste une richesse avec des matériaux disponibles en grandes quantité. Mais s’il existe des filières pour le bois et les métaux, ce n’est pas le cas pour moment pour la fibre de verre. Toutefois, cela devrait bientôt évoluer. 

" Notre société Royal Recy Boat est lauréate d’un appel à projet lancé par l’Etat, pour lequel le gouvernement calédonien et treize autres entreprises ont été aussi lauréates, indique Loïc Luciani, le cogérant de Royal Recy Boat. Il consiste à transformer le déchet de fibre de verre en une nouvelle matière qui pourra être réutilisée pour fabriquer des objets de la vie courante, comme du mobilier urbain." 

Visite de chantier à Nouville

Une opération à 11 millions CFP

Seize bateaux ont été traités en quatre mois, de janvier à avril, choisis par le cluster maritime et la province Sud, qui porte ce projet. Pour le moment, il s’agit d’un dispositif test avec une volonté de pérennité ensuite. Avec un double objectif : écologique et social. " Il y a une vrai filière en perspective, et il faut absolument la soutenir", assure Françoise Suve, élue à la province Sud, à la commission environnement, dont l'ambition étant de "créer de l’emploi local" grâce à une "hyper qualification".

Coût de cette opération test : 11 millions de francs, avec l'appui du fonds de soutien aux actions de lutte contre les pollutions. A terme, la province estime à 600 le nombre d’épaves à revaloriser.