Pourquoi les habitants des îles Loyauté sont-ils plus vulnérables à la goutte ? C'est ce que cherchent à découvrir des scientifiques. Une étude, financée par la direction de l'action communautaire et de l'action sanitaire de la province des Îles (DACAS) et une entreprise de biotechnologie américaine, a été lancée il y a quatre mois en Nouvelle-Calédonie.
Une histoire de gènes
Pilotée par le service de rhumatologie de Lille, elle vise à "mieux comprendre le chemin que prend la maladie pour arriver" et "nous l'espérons, à mieux la traiter dans l’avenir", explique Stéphanie Fabre, rhumatologue et coordinatrice médicale de l'enquête.
"Les gènes impliqués ne sont pas les mêmes chez tous les goutteux, et il existe en particulier des différences importantes entre ethnies. Les Calédoniens présentent des gouttes sévères et le laboratoire s’intéresse donc particulièrement à leur génétique", précise le docteur Jean-Pierre Legros, rhumatologue à Nouméa.
Malades ou non, habitants des îles ou de Nouméa : l'enquête est ouverte à tous les Loyaltiens.
Tous les Loyaltiens sont invités à participer jusqu'à mi-décembre. Y compris les personnes qui ne souffrent ni de la goutte ni d'une insuffisance rénale. "Nous avons besoin d'un groupe de référence pour pouvoir comparer les résultats des gens qui ont la maladie avec les résultats des gens qui ne l’ont pas." Toujours dans le but de mieux comprendre la pathologie.
Un questionnaire et un bilan médical
Kaömë Waikata a pris rendez-vous. Lui n'a pas de symptômes. Les principaux sont de violentes douleurs articulaires. Une minorité de malades développent une insuffisance rénale. Mais "il n’est pas certain que l’excès d’acide urique soit directement en cause. Il pourrait s’agir des gènes impliqués, c’est-à-dire que la goutte et l’insuffisance rénale aient une origine génétique commune. L’étude permettra probablement de le dire", indique le docteur Jean-Pierre Legros.
L'enquête comporte un questionnaire sur les antécédents médicaux et familiaux et sur l'alimentation, ainsi qu'un bilan médical gratuit. Il faut prévoir quarante minutes. Plus de renseignements au 45 52 22.