Un grand rassemblement de salariés de l’usine de Goro et des sous-traitants était organisé ce vendredi à l’hippodrome de Nouméa. Ils sont venus pour demander l’arrêt des blocages par le collectif Usine du Sud=Usine pays et par conséquent la reprise complète du travail dès lundi.
Mathieu Ruiz Barraud (CM)
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[MISE À JOUR AVEC SUJET TÉLÉ]
C’est la crainte d’un arrêt de l’usine qui a poussé les élus du personnel à organiser cette réunion. Elle aura duré un peu plus de deux heures avec un petit déjeuner, un grand discours d’Antonin Beurrier, le président de Vale NC et enfin une séance de questions-réponses.
« Maintenir l’activité et conserver les emplois »
« Entre les deux offres qui existent aujourd’hui, on n’a pas de position » explique Yannick Falelavaki, le secrétaire du comité d’entreprise. « C’est arrivé à un niveau politique, donc aujourd’hui, on est tributaire de ce qui se passe. Nous ce qu’on souhaite simplement, c’est surtout maintenir l’activité et conserver les emplois, qu’il y ait une continuité dans notre activité et c’est ce pourquoi on se rassemble aujourd’hui ».
On est dans le même bateau ici en Calédonie, si vous coulez le bateau tout va sombrer, et tout le monde sera perdant !
C’est pas facile, on se fait critiquer, menacer, insulter, mais il faut qu’on reste solidaire. Si on veut gagner dans le combat qu’on fait c’est par le dialogue.
Face à ces préoccupations, le PDG de Vale NC donne un cap et de l’espoir. Evoquant la « décision apolitique d’écarter l’offre Sofinor/Korea Zinc », Antonin Beurrier martèle que l’heure est désormais à la poursuite de la transformation industrielle avec Trafigura.
« On est prêt à lancer le programme Lucy. C’est 35 milliards, 600 emplois, pendant trois ans, on commence janvier, on est en pleine crise économique et sanitaire, vous croyez que la Calédonie peut se permettre de rater ça ? Qu’on arrête notre site ? Mais c’est incroyable » explique Antonin Beurrier.
« Je pense que la proposition sur la table (Trafigura) est moderne, ouverte, elle est surtout de nature à rassurer tout le monde. (…) Y’a des dialogues qui vont être faits à un niveau politique, qu’ils le fassent, et nous lundi on veut être au boulot ! »
Pour tous, l’urgence est au sauvetage de l’usine. Avant le pire scénario… celui d’un arrêt forcé le 31 décembre prochain. A suivre, le reportage de Loreleï Aubry et Nicolas Fasquel