Les Salomon retrouvent un calme relatif

Des émeutes à Honiara, la capitale des Îles Salomon en novembre 2021
Dans la région, les tensions semblent s'apaiser aux îles Salomon après plusieurs jours de violence. Pour rétablir l'ordre, il aura fallu l'intervention de policiers et soldats australiens ainsi que l'instauration d'un couvre-feu. Mais la question des causes de ces émeutes, qui ont détruit une partie du quartier chinois d'Honiara et causé la mort d'au moins trois personnes, se pose toujours.

Après plusieurs jours d’émeutes et de violences, c’est l’heure des panser les plaies et de dresser le bilan, à Honiara. Les troubles auront fait trois victimes, détruit des dizaines de bâtiments, docks et autre commerces et causé deux milliards de francs de dégâts. Et si les violences se sont calmées, la situation reste toujours tendue dans la capitale des Salomon.

Comme un symbole, c’est surtout le quartier chinois qui a été visé à Honiara. De quoi faire réagir Pékin très rapidement. "La Chine suit de près l’évolution actuelle de la situation dans les îles Salomon et condamne les violences, expliquait Zhao Lijian, porte-parole du ministère des Affaires étrangères chinoises, dès les premiers moment de la crise. Tout complot visant à perturber le développement normal des relations entre les deux pays est inutile."

Entre Chine et Australie

L'archipel paraît coincé entre deux puissances : la Chine d'un côté et l'Australie de l'autre. Canberra a d'ailleurs envoyé une quarantaine de militaires sur place, à la demande du gouvernement des Salomon, pour une mission de maintien de l'ordre. 

Malgré tout, le premier ministre des îles Salomon Manasseh Sogavare s’est insurgé contre "le rôle de puissances étrangères dans cette crise". Déclarations qui ont poussé le Premier ministre australien à se défendre de toute ingérence.

Le gouvernement australien n'a nullement l'intention d'interagir dans les affaires internationales des Salomon, il leur appartient de les résoudre.

Scott Morrison, Premier ministre australien

Plusieurs jours de violence qui avaient commencé par des manifestations dénonçant la situation économique préoccupante du pays. Et une revendication : la démission du gouvernement.

Divisions Malaïta-Guadalcanal

Ces troubles font néanmoins échos aux accords signés avec Pékin en 2019, au détriment de l’alliance historique avec Taïwan. Accords qui auraient "placé les intérêts étrangers au-dessus de ceux des habitants des îles Salomon" selon Daniel Suidani, dirigeant de la province de Malaïta. La plus peuplée de l’archipel qui compte 800.000 habitants. Le leader politique avait récemment appelé à un référendum pour l’indépendance de sa province.

La relation entre Guadalcanal et Malaïta pèse dans un pays divisé depuis des années. En 2000, pendant plus d’un an, les Combattants pour la liberté de Harold Keke et les Aigles de Malaïta s'étaient affrontés armes à la main. Des affrontements qui se sont soldés par plus de 40 morts et 20.000 personnes déplacées.

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