"Pioche bien", plaisante une participante. Entre méconnaissance et pudeur, l'exercice peut être difficile. "C'est trop dur ou c'est trop gênant ?", interroge l'animatrice. Les adolescents n'ont pas souhaité participer à l'atelier, alors ce sont les animatrices de la maison des jeunes de Magenta qui ont testé le concept. Et pour celles qui n'ont aucun tabou, cela devient presque amusant au moment de jouer, autour de sujets comme l'anatomie, les infections sexuellement transmissibles ou la contraception.
Le but du jeu ? Faire deviner des mots en un temps imparti. Les expressions à ne pas utiliser sont indiquées sur chaque carte. "Les questions sont bien, mais il y a des trucs que l'on ne connaît pas. Ça nous permet d'en apprendre un peu plus sur la sexualité", avoue Emilie Weinane.
Lieux ressources
Mais pour de nombreux parents, la sexualité est un sujet tabou, notamment dans la culture océanienne. "Les mots, pour moi, c'est gênant", confirme Gisèle Méraud. "Les mots, dedans, là, rigole Suzy Martin. Chez nous, on ne dit pas ça ! Là, ça va, on est entre copines..."
Cet outil d'apprentissage est dans les cartons depuis 2019. Cinq ans plus tard, il est proposé dans tous les espaces municipaux de la ville de Nouméa. "L'objectif c'est vraiment de se servir du jeu pour expliquer des mots, des situations... On a aussi des cartes qui représentent les lieux ressources, donc après on peut rebondir pour leur expliquer où il se trouve, comme l'espace santé ou les CMS", détaille Audrey Decrescenzo, agent de prévention au comité de promotion de la santé sexuelle (CP2S).