Le marché immobilier n’a pas sombré l’an dernier

En 2018, souligne l'Observatoire de l'immobilier en Nouvelle-Calédonie, le marché est resté stable malgré un contexte qui laissait présager le contraire. Notamment grâce aux ventes d'appartements et grâce aux primo-accédants. Tour d'horizon.
 

La surprise de 2018

Les professionnels présageaient une année 2018 figée par le double spectre de la crise économique et du référendum. Ils ont été surpris de voir les Calédoniens miser sur l’immobilier au pays. Car pour l’an dernier, l'Observatoire de l'immobilier fait état d'environ 2700 transactions.
 

C’est moins que la moyenne annuelle de 3060 relevée entre 2014 et 2016. Mais la valeur totale des opérations l’an dernier a dépassé de +3% le niveau annuel moyen des trois dernières années.

Feuilletez le panorama de l'immobilier 2018, présenté mercredi par l'Isee, la Chambre territoriale des notaires et la CCI : 

Panorama de l'immobilier 2018 by Françoise Tromeur on Scribd

 

Des transactions incitées

Une «bonne nouvelle» que Pierre Kolb attribue aux différents dispositifs d’incitation. «Il y avait eu des dispositifs très précis, énumère le trésorier de la CCI. Comme les dispositifs de réduction d’impôt en faveur du logement intermédiaire, qui ont permis à beaucoup d’investisseurs de bénéficier de réductions d’impôt associées, ce qui a été effectivement un driver important. Des prêts à taux zéro, des taux bancaire en baisse pour les emprunts immobiliers… Ce sont des éléments qui ont permis notamment à des primo-accédants de réaliser un investissement dont ils avaient envie.» A l'inverse, la fin ou la restriction de ces dispositifs est immédiatement ressentie, quand bien même les taux d'intérêt seraient au plus bas. 
 
 

Les appartements dominent le classement

Tous types d'acheteurs confondus, le marché immobilier a été dominé l'an dernier par les ventes d'appartements, près d'un millier en tout. C'est le seul type de biens qui a progressé, de +5,5%
 
 

Merci les primo-accédants

Si le marché immobilier calédonien a réussi à rester stable, c'est aussi grâce aux 675 primo-accédants - c'est-à-dire propriétaires pour la première fois de leur résidence principale. Leurs achats ont augmenté de +9% en volume et de +13% en valeur.
 

Moins pour les villas et les terrains à bâtir

Baisse, par contre, des ventes de villas (-3%). Baisse aussi des ventes de terrains à bâtir (-5 %). En ce domaine, Païta est la seule commune où le nombre de transactions a augmenté en 2018 (+15%) et elle totalise la moitié des terrains vendus. Ces données mettent en tout cas en évidence que le Grand Nouméa concentre l'essentiel : presque neuf transactions sur dix en 2018, tout confondu.
 
Les transactions par type de bien et par endroit.
 

L'année 2019 ne rend pas optimiste 

Mais en cette année 2019, l'immobilier n'est pas au top et la profession, guère optimiste. Le chiffre d'affaires s'annonce à la baisse. Pourtant, pas de référendum. Mais une consultation se profile en 2020, souligne Pierre Kolb.
 

Un effet post-référendum ?

«Ça reste évidemment dans la tête des investisseurs. Quand on investit dans l’immobilier, on investit pour dix ans, vingt ans ou trente ans, analyse-t-il. Les retours des professionnels montrent que le décalage entre les attentes et sondages qui avaient prévalu pour le référendum de fin 2018, et la réalité du vote, ont fait se questionner un certain nombre d’investisseurs. Qui aujourd’hui ne sont pas forcément passés à l’acte compte tenu du résultat, différent de celui attendu.» Avec un point positif pour les aspirants locataires : l'afflux d'offres sur le marché aurait fait baisser les loyers de 10 à 20 %. 

VKPP en perte de vitesse

A noter au passage que sur la zone Voh-Koné-Pouembout- Poya, le marché immobilier a continué à se réduire en 2018, avec une baisse du nombre de transactions de -8%

Le reportage de Bernard Lassauce et Michel Bouilliez :
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