Les garçons aux forceps
Tenacité et défense. Ce sont les deux maîtres mots de la victoire de la sélection masculine devant Fidji hier soir à Port Moresby. Un succès arraché de haute lutte après avoir compté 13 points de retard en milieu de deuxième quart-temps (27-40), 12 en fin de troisième quart-temps (52-40), et encore 8 dans l'ultime période de jeu (54-62). Le groupe de Benjamin Guy n'a jamais lâché, et sa persévérance a été récompensée. Les interceptions cruciales de Joan Delaunay-Belleville (JDB), décisif dans le money-time (15pts au total), ont aidé. L'adresse extérieure de Steeven Sillant et Jean-Sébastien Chevrin, également (32pts à eux deux). Sans oublier le travail défensif de Raymond Weber (3 contres) et les incursions offensives de Joseph Fenuafanote (10pts).
En difficulté sous le panier
Après une entame idéale et deux tirs primés rapides de Sillant et Chevrin (6-0), les Cagous se laissent déborder au rebond défensif, peinant à rivaliser avec des Fidjiens mesurant six centimètres de plus en moyenne. L'expérimenté Marques Whippy (professionnel en Nouvelle-Zélande aux Canterbury Rams) profite des "deuxièmes chances" et enchaîne les paniers sous le cercle. Tout comme un autre intérieur, William Quinavodu. A eux deux, les molosses vont scorer 13 des 23 points fidjiens dans le premier quart-temps, conclu avec cinq points d'avance.
L'écart va grimper jusqu'à +13 après un shoot à trois points dans le corner de l'arrière Tabuduka, deux lancers consécutifs de Sikivou, et deux nouveaux points d'un Whippy intenable (16pts à la pause). Todikromo, Sillant et Chevrin ramènent alors les Calédoniens dans la partie avec trois tirs primés en quelques minutes, et l'équipe profite également des passages en force provoqués par Delaunay-Belleville puis Paillandi pour revenir à quatre longueurs à la pause.
Fin de match crispée
Le troisième quart-temps sera pauvre. Il faudra attendre un tir longue distance de Todikromo après 6 minutes 30 de jeu, pour débloquer le compteur offensif des Cagous. De nouveau relégués à plus de dix points, ils recollent encore, sous l'impulsion de Delaunay-Belleville, auteur de deux interceptions consécutives conclues par des lay-ups (51-52). Le yo-yo se poursuit dans les dix dernières minutes avec un éclat supplémentaire (-8), mais un énième comeback initié par Sillant et Fenuafanote (9pts). Raymond Weber réalise une interception décisive et score deux lancers pour égaliser à 67 partout, Paillandi l'imite et inscrit un point de plus sur la ligne (68-67).
Le money time pour JDB !
C'est alors le moment de conclure, et Joan Delaunay-Belleville va briller. Il provoque deux lancers-francs, en inscrit un sur deux, puis vole un nouveau ballon avant de terminer l'action dans la foulée (71-67). Whippy réagit immédiatement derrière, avec un trois points devant Weber (70-71). En vain. Un ultime pressing de JDB et Fenuafanote permettra une dernière interception décisive et deux lancers synonymes de victoire définitive.
Déception pour les filles
+ Lors des derniers Jeux du Pacifique 2015, les Salomonaises avaient connu trois revers en poule, et plus de 80 points encaissés par match. Elles étaient passées à la moulinette des Samoas américaines (44-80), des Fidjiennes (53-93) et des Calédoniennes, victorieuses 73-50 de leur confrontation. Le souvenir a visiblement laissé des traces, et la première journée de la Melanesian Cup était l'occasion pour l'équipe d'Eric Malcom de remettre certaines choses au point.+ Les Cagoues ont rapidement subi la loi de leurs adversaires. 14-5 à la fin du premier quart-temps, 34-17 au terme du second. La suite sera à leur avantage, sans que le retour au score ne soit insuffisant (+4 dans le 3e quart-temps, +8 dans le dernier) pour éviter la défaite. L'adresse aux tirs a fait défaut, en particulier aux lancers-francs. Si le groupe peut se féliciter d'en avoir provoqué 33, seuls 11 ont été marqués. Les Salomonaises, de leur côté, ont terminé la partie à 50% de réussite aux shoots, autant sur la ligne des lancers-francs, et deux fois plus de passes décisives (13 contre 5).
+ Cette défaite initiale, contre la sélection censée être la plus faible de la poule chez les femmes, est un coup dur. D'autant plus avant d'affronter les Papoues ce jeudi, puis les Fidjiennes vendredi, respectivement demi-finalistes et médaillées d'or des derniers Jeux du Pacifique. Pas de panique pour autant. Dans le système de poule unique de la Melanesian Cup, les deux dernières du classement se retrouvent pour la petite finale. Et les médaillées de bronze, comme celles d'or et d'argent sont qualifiées pour les Jeux du Pacifique 2019. Il n'est donc pas encore temps de s'affoler. Et chaque sélection doit se méfier des autres. Pour preuve, les Papoues ont battu les Fidjiennes hier 63-54 !