Elle est la plus jeune dans la délégation cagoue de badminton, participant à la onzième édition des Mini-jeux du Pacifique, à Saipan, aux îles Mariannes du Nord. Mais à force de détermination et du soutien sans faille de sa maman, présente dans les tribunes à chacun de ses matchs, la jeune fille a décroché trois places en finale. En individuel femmes, en double mixte et en double féminines.
"Ça apporte une discipline"
Marine Souviat, 16 ans, joue au badminton depuis 5 ans, seulement. Un sport qu’elle découvre lorsque son papa l’y inscrit, après des années de gymnastique. Une discipline de rigueur, tactique et physique, avec laquelle elle accroche rapidement. Et son niveau étonne, malgré son entrée récente dans le monde du badminton. "C’est important de mettre ses enfants dans le sport. Ça apporte une discipline, une rigueur, mais aussi un esprit d’équipe et ça permet de faire des rencontres", lance Ludivine, sa maman.
Depuis les gradins du complexe sportif Oleai de Saipan, elle a les yeux rivés sur sa fille qui joue et tente de ne pas exulter, à chaque point qu’elle récolte. Bouteilles d'eau, en-cas... Ludivine a tout prévu, pour passer la journée sur site. Elle est de la partie à chaque rencontre, à Nouméa et ailleurs, comme sa cousine éloignée, maman de Lucas Juillot, sportif et lui aussi membre de la délégation.
Ludivine ne pouvait pas rater l’événement. C’est la deuxième compétition internationale à laquelle participe sa fille. A 14 ans, elle a déjà répondu présente aux Océanias, en 2020. Sa mère était déjà du voyage. Pas question de laisser sa fille adolescente, seule. Et lorsque celle-ci est sur le terrain, Ludivine se fait discrète, "j’essaie de ne pas faire de bruit quand elle perd, mais ce n’est pas facile", confesse doucement la mère de Marine. Dans ses mains, un appareil photo, pour immortaliser chaque mouvement de sa petite protégée.
Depuis les entraînements à Magenta, aux salles de badminton de Saipan, celle qui est en réalité sa première fan ne la lâche pas du regard. "Ce sont des enjeux importants, je suis là pour l’épauler, lui apporter un soutien moral et logistique", lance la mère de Marine, les yeux rivés sur sa fille qui joue en contrebas.
Engagement quotidien
Une dévotion que Marine lui rend bien. Car elle n’est pas du genre à ne pas s’investir dans sa discipline. Elle enchaîne les entrainements à 20 heures, trois fois par semaines après les cours au lycée, mais aussi tous les week-ends. Des séances complétées par de la préparation physique en salle, des footings, du renforcement musculaire et une alimentation équilibrée.
Un engagement quotidien qui porte ses fruits. Celle qui a commencé à s’entraîner dans le club jeunesse indonésienne du Mont-Dore représente la Nouvelle-Calédonie, pour cette édition des mini-jeux du Pacifique. Et a réussi à se hisser jusqu’en finales. "Je ne pensais pas aller aussi loin", explique la jeune femme. L’occasion de se frotter à de nouvelles équipes et des tactiques bien différentes. "On n’a jamais rencontré nos concurrents, dont c’est des jeux qu’on n’a jamais vus. C’est pour ça qu’on reste souvent après les entraînements, pour les regarder et analyser leurs jeux", détaille Marine Souviat.
"Les déplacement c'est toujours un plus"
Une analyse qu’elle affine aux côtés de ses duos en double mixte, avec Yohan De Geoffroy, et en double féminines, avec Johanna Kou. "C’est bien d’être accompagnée de gens qui ont de l’expérience, ça m’aide beaucoup dans mon jeu", poursuit la jeune sportive.
Les déplacements hors de Calédonie lui permettent d’améliorer ses coups, son attaque, mais aussi sa défense. "Les déplacements, c’est toujours un plus. Quand on revient sur le territoire, on voit vraiment l’expérience qu’on a acquise. Ça m’aide dans mon jeu", ajoute la jeune femme. Une expérience qui paye, ce samedi. "Mais ce n’est pas la médaille qui compte", assure sa plus fidèle alliée. "Ce qui compte, c’est qu’elle gagne en détermination". Qu’elle décroche l’or ou non, ici à Saipan, une chose est sûre : elle conservera toujours la première place, aux yeux de sa maman Ludivine.