Mobilisation devant le Camp-est : des surveillants dénoncent leurs difficultés quotidiennes

Au Camp-est, des surveillants se mobilisent tout au long du week-end, sous la bannière d’une intersyndicale FO, Soenc et USTKE. Ce mouvement, sans conséquence sur le fonctionnement de la prison, vient en soutien aux collègues de Métropole. 
 
Deux événements récents sont venus rappeler le danger qui menace chaque jour les surveillants de prison. A Angers, un gardien a été blessé à la gorge par un détenu armé d’un rasoir, tandis que dans les Bouches-du-Rhône, trois agents pénitentiaires ont été attaqués par un commando, alors qu’ils escortaient un prévenu vers le tribunal. Sur le Caillou, ces faits sont plus rares, mais le risque existe.


Un surveillant calédonien a échappé à la mort de justesse 


"Les conditions sont difficiles aussi en Calédonie puisqu'on a un collègue qui, fin 2017, a failli mourir après avoir été pris à parti par trois détenus. Il a eu de la chance que d'autres collègues sur place interviennent pour le sauver mais il n'est pas passé loin de la mort." explique Steven Carnicelli, secrétaire général adjoint du Soenc Fonction publique, section Camp-Est.


Une demande d'évolution des conditions de travail et de leur statut 


Au cœur des revendications : une amélioration des conditions de travail mais aussi une évolution statutaire pour les surveillants de prison. Après la police et la gendarmerie, ils estiment représenter la troisième force de sécurité publique du pays.

"On demande une parité de statut avec la police donc en clair, que le personnel de surveillance de catégorie C actuellement chez nous puisse passer en catégorie B comme la police. Et de même, que le personnel de commandement qui est classé catégorie B chez nous passe en catégorie A." poursuit Steven Carnicelli. 


Un métier dangereux et mal payé 


Dangereux et mal payé, le métier de surveillant de prison reste peu attractif en Métropole. En Calédonie, la situation est légèrement différente car les salaires sont indexés. C’est surtout pour leur retraite que les agents s’inquiètent.

Enfin, la dangerosité de cette profession est d’autant plus accrue en cas de surpopulation carcérale. Rien qu’en janvier, quatre-vingt personnes ont été écrouées au Camp Est. Soit deux fois plus que d’ordinaire, selon les syndicats. Un problème dont ils comptent reparler le 22 février prochain, à Paris, lors d’une rencontre avec la directrice inter régionale des services pénitentiaires de l’outre-mer.