Il va y avoir du changement sur les routes du Grand Nouméa. À partir du mardi 1er octobre c’est une version très différente du réseau de transport en commun Tanéo que les usagers vont découvrir. Des billets plus chers, moins de lignes, pas de Néobus, les changements sont importants et correspondent, justifie le syndicat mixte des transports urbain (SMTU), au nouveau contexte de crise, né des émeutes du mois de mai dernier en Nouvelle-Calédonie.
Hausse des tarifs
C’est la mauvaise nouvelle principale pour les usagers du réseau de bus. Il faudra désormais compter 500 francs pour acheter un ticket. Que ce soit au guichet ou auprès du conducteur. Fini le double tarif qui existait jusqu’à présent. Il fallait auparavant compter 225 francs pour un trajet dans une zone et 300 francs pour un trajet entre deux zones. Le billet dans le bus coûtait, quel que soit le trajet, 300 francs.
"Auparavant, les usagers concouraient à près à 30% du coût du transport", détaille Hugues Georgelin, directeur adjoint du SMTU. Mais aujourd'hui, avec les difficultés des finances publiques, la partie prise en charge pas des subventions s’est réduite. "Le choix a donc été fait d’augmenter le tarif d’un billet, "pour maintenir une pérennité du service public et porter la part payée par l’usager à environ 50%", ajoute Hugues Georgelin.
Douze lignes maintenues
Il ne faudra plus compter à partir du 1er octobre sur les 30 lignes, principales et secondaires, que comptait le réseau Tanéo jusqu’à avant les émeutes et la suspension du service. Seules 11 lignes sont maintenues, avec pour certaines des ajustements de trajet, annonçait le directeur adjoint du SMTU sur nos antennes ce vendredi dans le journal de midi.
La plupart des lignes principales doivent être maintenues, à l’exception de la L2 entre le Lycée du Mont-Dore et Koutio et de la L6 entre Tindu et le CHS de Nouville. C’est majoritairement du côté des lignes secondaires que les coupes ont été effectuées. Seules les lignes N5 et N8 sont maintenues à Nouméa. A Dumbéa, seules la ligne D4 est conservée. Au Mont-Dore dans le secteur de Saint-Louis, Saint-Michel et La Coulée (M1, M2 et M3), les lignes sont suspendues, tout comme à Païta pour les lignes les plus éloignées du Mont-Mou (P3), de Savannah (P2) et Toutouta (P4).
Pour le SMTU, ces lignes sur les axes principaux permettent à la fois d'être les plus capacitaires, pour permettre au maximum de gens de pouvoir se déplacer en toute sécurité", justifie Hugues Georgelin.
Pas de reprise du Néobus
Le SMTU a annoncé le retour de la ligne 1, colonne vertébrale du réseau entre le Médipole et la gare routière de Port-Moselle, à Nouméa. Néanmoins, il s’agira d’une version dégradée de la version ante émeutes de mai. Ici par de Néobus mais des bus classiques et surtout, un trajet beaucoup plus direct qui ne passera pas dans les quartiers et n’utilisera pas les voies dédiées qui avaient été créées lors de l’inauguration du réseau Tanéo. "Les dégâts sur la ligne Néobus sont extrêmement importants, plus de 800 millions de francs (destructions de feux de circulation, de distributeurs de titres, d'abris...) et pour le moment le SMTU ne dispose pas de la trésorerie pour réaliser les travaux", peut-on lire sur le site de Tanéo.
Retour au sud du Mont-Dore
C’est une petite éclaircie dans le quotidien difficile des habitants du sud de la commune du Mont-Dore. À compter du 1er octobre, les bus Tanéo font leur retour. Une ligne unique entre Plum et la Coulée. De quoi rendre plus faciles les déplacements vers les établissements scolaires du secteur et la dépose des utilisateurs des navettes maritimes qui se rendent à Nouméa.
Une adaptation provisoire
Il n’y a aucune certitude quant à la durée de cette nouvelle version du réseau Taéno. Néanmoins, il est certains qu’elle sera en place au moins jusqu’au début du mois de février. C’est à cette date que les contrats de délégations de service public, liant le SMTU à CarSud et Karuïa, prennent fin. De nouveaux contrats devraient être établis, avec un nouveau cahier des charges concernant le service de transport en commun dans le Grand Nouméa.
L'interview d'Hugues Georgelin, directeur adjoint du SMTU dans le journal de midi, le 27 septembre :