Née en 1880, la SLN se mobilise afin d’éviter la cessation de paiement

L'usine métallurgique de ferronickel SLN de Doniambo en Nouvelle-Calédonie
La SLN est à l'origine de l'industrie mondiale du nickel et elle produit toujours un alliage de très haute qualité pour l'acier inoxydable. Mais il ne lui reste que 74 millions d’euros sur le prêt de 525 millions consenti par Eramet et l’Etat en 2015 et 2016.
Symbole des compétences et du savoir-faire de générations de mineurs et de métallurgistes de l'industrie calédonienne, la Société Le Nickel (SLN), filiale d'Eramet en Nouvelle-Calédonie et premier employeur privé du Territoire, a déposé mercredi 2 septembre une requête auprès du président du tribunal du Commerce afin qu'un mandataire ad hoc soit nommé pour l'accompagner. "Il est encore temps de le faire parce que la SLN n'est pas encore en cessation de paiement", a indiqué la direction de  la filiale calédonienne du groupe Eramet dans une note adressée à ses salariés que l’AFP a pu consulter. "C'est une décision responsable qui est prise par la société" a précisé la SLN.
 

Née en 1880

La SLN, berceau mondial de l’industrie du nickel, dont l’importance est comparable en Nouvelle-Calédonie à celle de Renault en France, a engagé une procédure de règlement amiable avant une cessation de paiement, attendue d’ici le mois de février. "A fin juin 2020, il ne reste que 74 millions d'euros non tirés sur les 525 millions de prêts consentis au total par Eramet et l'Etat français en 2015 et 2016", a rappelé le groupe à la fin du mois de juillet, lors de la présentation de ses résultats semestriels.
 

L'Etat à la rescousse ?

Le contexte de marché dégradé par la situation économique post-Covid et la concurrence mondiale à bas coût auxquels s’ajoutent les freins dans la réalisation du plan de sauvetage rendent aujourd'hui nécessaire la contribution des autres actionnaires au financement de la SLN.
 "L’Etat pourrait être mis à contribution, selon nous, a fortiori à l’approche d’un référendum crucial pour l’avenir de l’île le 4 octobre prochaine," a indiqué un analyste du cabinet financier Oddo-BHF au quotidien économique Les Echos.

L’autorisation d’exporter plus de minerai, la baisse du coût de l’électricité et l’apaisement des tensions sociétales sont des éléments essentiels, tout comme le rebond des cours du nickel entamé au mois d’août, mais sur une période encore trop courte.

Ce jeudi soir en Bourse, le titre Eramet est bousculé par les investisseurs. Il enregistre une baisse de 4,65 % à 27,06 euros, dans un contexte de baisse des cours du nickel de 3 % à 15 192 dollars/tonne.