"Nos ailes ont des racines", un texte sur l'héritage laissé par les personnalités de Lifou et Tiga

Café littéraire au Quartier-Latin, le 18 décembre 2021, autour du texte de Louis-José barbançon, traduit : "Nos ailes ont des racines".
Après le "Mémorial du bagne calédonien", l’historien Louis-José Barbançon revient avec un nouvel ouvrage. Son titre : "Nos ailes ont des racines". Un livre sur l’apport des gens de Lifou et de Tiga dans la construction du pays. Ce texte a été traduit en drehu, en nengone et en iaai. Il était présenté samedi, lors d’un café littéraire à Nouméa.

Evoquer des personnalités de Drehu et de Tokanod quand on est un descendant de bagnards… L’historien Louis-José Barbançon n’aurait sans doute pas osé, sans l’invitation du maire de Lifou, Robert Xowie, et du sociologue Jone Passa. Dans Nos ailes ont des racines, qui reprend un texte prononcé à Wé en septembre 2018, l’auteur met en lumière l’héritage laissé par celles et ceux qui ont marqué l’histoire calédonienne. Le magistrat Fote Trolue, le footballeur Marc Kanyan Case, encore Yvonne Hnada, membre du gouvernement Tjibaou.

C’est la rencontre, depuis des générations, qui [a] fait ce que nous sommes. Tant qu’on aura ce lien, on restera Calédoniens. Si on perd ce lien, on perdra aussi notre identité de Calédoniens.

Louis-José Barbançon, historien 

En cette période de divisions entre le Oui et le Non, un tel livre arrive à point nommé, pour le docteur en histoire, Paul Fizin, originaire de Lifou et membre de l’ALK, l’Académie des langues kanak.

Cet ouvrage, c’est un lien. Un fil qui coud deux étoffes.

Paul Fizin, membre de l’ALK

Pour tisser encore plus de liens, le texte a été traduit par l’académie, en drehu, en nengone et en iaai.

On est bien enracinés chez nous, dans l’histoire de ce pays, mais c’est bien, aussi, de l’expliquer aux autres.

Weniko Ihage, directeur de l'ALK

Anne-Christine Chimenti, élue de Nouméa, est une ancienne élève de Louis-José Barbançon. Des lieux de rencontre comme ce café littéraire ? Elle estime qu’il devrait y en avoir plus souvent.

On a besoin de dire ce qu’on a sur le cœur. Est-ce qu’on n’a pas besoin, tout simplement, de s’exprimer ? Sans jugement ? Surtout [dans] le 'Pays du non-dit'…

Anne-Christine Chimenti, participante au café littéraire

Prochain café littéraire

Rendez-vous est pris en début d’année prochaine. Toujours au Boop’s café. Avec un recueil de poésie de Nicolas Kurtovitch et Frédéric Ohlen, traduit lui aussi en drehu….

Ecoutez le reportage de Coralie Cochin :

Nos ailes ont des racines, un texte de Louis-José Barbançon

Nos ailes ont des racines, intervention de Louis-José Barbançon à Wé, Lifou, le 7 septembre 2018. Collection Ithuemacany, Académie des langues kanak.

Le titre renvoie à ce qu'est l'insulaire. Quelqu'un qui vit à la fois la racine et l'horizon. Tandis que la racine nourrit, l'horizon sublime. Et l'insulaire accompli vit des deux.

Louis-José Barbançon

L'invité du JT

Pour aller plus loin, retrouvez l'entretien de Louis-José Barbançon avec Yvan Avril au journal télévisé du 18 décembre :

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