Nouméa : la zone industrielle de Ducos asphyxiée par le confinement

La zone industrielle de Ducos durant le troisième confinement calédonien.
Après trois semaines de confinement en Calédonie, l’évolution du dispositif est très attendue par les entreprises. A Nouméa, la zone industrielle de Ducos tourne au ralenti. Si les sociétés de fabrication et de maintenance continuent à travailler, les commerces et restaurants sont quasi à l'arrêt.

Comme une sensation de léthargie. D’ordinaire bouillonnant, le quartier nouméen de Ducos a réduit la voilure bien malgré lui. Dans cette entreprise de menuiserie aluminium, on a aménagé l’espace de travail pour la poursuite de l’activité. Chiffre d’affaires en baisse, mais le chef d’entreprise fait contre mauvaise fortune, bon cœur. 

Il y a une perte de chiffres d’affaires assez considérable. On continue l’activité parce que les gens ont besoin de travailler pour vivre. On ne peut pas mettre tout le monde en congé. Je comprends que le pouvoir d’achat doit être maintenu. Donc, on s’adapte.

William Garonne, PDG de La Garonne aluminium

 

Dans le complexe Le Centre, petite ruche en temps normal, les magasins sont fermés et les espaces de restauration tournent au ralenti. Toujours sans visibilité quant à la durée de cette période financièrement et moralement difficile. 

On ne fait pas 10 %, les charges ne rentrent même pas. Je pense que cette année, on va essayer de demander des aides. Et espérons que tout le monde va jouer le jeu et qu’on puisse ouvrir.

Yen Le, gérante du restaurant Délice Buffet

 

Quant à cette enseigne d’équipement pour la puériculture, elle ne fonctionne qu’avec les commandes passées par internet. L’activité est si faible que le gérant se dit prêt à rouvrir son magasin, pour enrayer un déclin qu’il ne peut plus supporter. "Quitte à être hors-la-loi", lance Dominique Lamielle, PDG du groupe Lamielle. "Je n’ai pas d’autre solution." Ducos attend la reprise, ou un un assouplissement des conditions d’ouverture. Le poumon économique du Sud respire aujourd’hui avec une grande difficulté. 

Un reportage d’Erik Dufour et Nicolas Fasquel : 

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