Après Poindimié, Pouébo et Païta, c'est au tour de la commune de Nouméa de passer au crible de la vigie des comptes publics. Dans un rapport publié le vendredi 23 décembre, la chambre territoriale des comptes de Nouvelle-Calédonie rappelle que le niveau d’endettement de la commune s’est alourdi ces dernières années. Le poids de la dette représente désormais près de 70 % des recettes de fonctionnement de la ville. C’est 30 % de plus qu’en 2015.
Autre statistique parlante, la durée de désendettement est passée d’un peu plus de 2 ans, en 2015, à presque 5 ans l’année dernière.
Des difficultés à s'autofinancer
La chambre pointe une situation financière "fragilisée" et "des marges de manœuvre limitées". La ville a ainsi vu sa capacité d’autofinancement brute diminuer d’un quart.
En cause : une baisse des recettes réelles de fonctionnement tandis que les dépensest, elles, se maintiennent. Quant à la trésorerie de la commune, elle représentait "seulement 19 jours de dépenses fin 2021", précise le rapport.
Une population qui regresse
Cette baisse des recettes est liée notamment au départ de plusieurs milliers de Nouméens, 5 641 très exactement, entre les recensements de 2014 et 2019.
Avec 94 285 habitants, Nouméa reste la première commune du pays en nombre d'habitants et la troisième commune des Outre-mer. Mais c'est la première fois de son histoire qu'elle voit sa population diminuer.
En terme de dépenses, le redressement de la situation dépend, à moyen terme, "d’une relance de la dynamique démographique", préconise la CTC.
Réviser la fiscalité
La chambre suggère également de revoir la fiscalité. Elle préconise, par exemple, la remise en place de la taxe communale d’aménagement, qui avait été supprimée en 2015.
Dans le même temps, il faudra se pencher sur la baisse des dépenses, en "diminu(ant) le train de vie des services". Certains coûts sont pointés dans le rapport : c’est le cas notamment des moyens alloués aux véhicules de service et de fonction des agents municipaux.
La chambre encourage également à "optimiser" et "réduire" le coût de ses moyens et de ses ressources humaines.
Nouméa, 2ème police municipale de France
Autre fait relevé par la CTC : les chiffres de la délinquance se maintiennent entre 2015 et 2019, alors que Nouméa "dispose de la seconde police municipale de France en nombre de policiers par habitant", derrière Cannes. La capitale compte 157 agents, soit 16,4 policiers municipaux pour 10 000 habitants.
La chambre invite la police municipale à mieux coordonner son action avec la police nationale. Notamment au travers du contrat local de sécurité et du conseil de sécurité et de prévention de la délinquance. "Lequel n’a été remis en activité qu’en 2021 et ne s’est réuni qu’une seule fois depuis lors", précise la chambre territoriale des comptes.
L'intégralité du rapport est à lire ici.