"Nous ne voulions pas d’un CE qui fait la fête alors que certains ont perdu leur emploi" : les comités d'entreprise s'adaptent après les émeutes

Image d'illustration d'un repas de Noël. (L'abus d'alcool est dangereux pour la santé à consommer avec modération.)
Les émeutes du mois de mai dernier continuent d’avoir des répercussions sur l’économie locale. Les agences événementielles sont particulièrement touchées : les entreprises réduisent leurs budgets et les comités d’entreprise privilégient les aides alimentaires aux festivités.

En Nouvelle-Calédonie, l’approche des fêtes de fin d’année marque habituellement une période d’effervescence pour les agences événementielles. Mais cette année, la situation est tout autre. Les violences de mai 2024, qui ont fragilisé de nombreuses entreprises, continuent d’avoir un effet dévastateur sur plusieurs secteurs, notamment celui de l’événementiel.

Une baisse drastique des demandes

Pour des prestataires comme la société Clé en Main, les chiffres parlent d’eux-mêmes. "En octobre et novembre, nous n’avons eu que deux demandes pour des soirées d’entreprise et un déjeuner", confie Audrey Chouieur, responsable de la société. Les entreprises optent désormais pour des solutions moins coûteuses : des déjeuners dans des restaurants avec formules incluses ou des sorties plus modestes, souvent sans passer par des organisateurs professionnels. "Nous avons enregistré une baisse de 60 % de nos prestations par rapport à l’année dernière", ajoute-t-elle.

Même constat du côté de Team Events, qui peine à se projeter. "Les gros projets comme les anniversaires d’entreprise ont été écartés, et nous n’avons aucune visibilité pour 2025", explique Romain Thomas, son responsable. Si certains événements de dernière minute se concrétisent parfois en deux ou trois semaines, l’organisation de grands projets reste au point mort.

Les comités d’entreprise se recentrent sur l’essentiel

La crise pousse également les comités d’entreprise à repenser leurs priorités. À la SIC, la Société Immobilière de Nouvelle-Calédonie, le budget de 2,5 millions de francs CFP habituellement alloué aux bals a été réorienté pour soutenir les agents dans le besoin. "Nous avons décidé d’offrir des bons alimentaires et de négocier des tarifs avantageux avec des boulangeries ou des fournisseurs d’œufs", confie Rodérick Taalo, secrétaire du CE de la SIC.

À la Calédonienne des Eaux, la situation est similaire. "Nous ne voulions pas donner l’image d’un CE qui fait la fête alors que certains salariés ont perdu leur emploi", témoigne Priscilla Marlier, secrétaire du CE. Cette année, les festivités ont été réduites à un simple pot organisé en journée, dans un cadre privé.