Le contrat LME-Nickel est aujourd’hui encore le socle de référence autour duquel les producteurs, les utilisateurs, les spéculateurs et les négociants fixent le prix d'un éventail de produits en nickel, du métal raffiné au ferronickel de la Nouvelle-Calédonie, en passant par le nouveau flux de sulfate destiné aux batteries des véhicules électriques.
Le contrat LME existe toujours, mais il est affaibli. Les volumes ont presque diminué de moitié depuis mars, le manque de liquidités accentuant la spéculation persistante des prix. Une solution est envisagée pour un nouveau processus de fixation du prix du nickel.
Global Commodities Holdings (GCH) pense avoir une solution, en référence au passé lointain du LME qui pourrait avoir des conséquences profondes pour le commerce du nickel.
GCH exploite globalCOAL , une plateforme de négoce de charbon thermique et métallurgique avec 3 000 utilisateurs enregistrés.
Parmi les membres du marché figurent Anglo-American, BHP, Jindal Stainless, ArcelorMittal, Glencore et Trafigura, qui sont tous des acteurs majeurs de la chaîne d'approvisionnement en nickel. Les deux derniers groupes étant des acteurs importants du nickel en Nouvelle-Calédonie.
GCH propose de répliquer ses indices de prix spot du charbon sur le marché du nickel avec un indice des métaux raffinés qui devrait être lancé d'ici la fin du premier trimestre.
Toutes les formes de nickel de classe I seront négociées sur la plate-forme de la société, y compris semble-t-il le produit intermédiaire de type NHC-MHP produit par l’usine du Sud (Prony Resources) calédonienne, mais l'indice au comptant sera défini par les briquettes et les cathodes, les deux formes physiques de référence.
Un prix de règlement quotidien sera dérivé des commandes physiques et des transactions au cours des deux premiers mois pour les livraisons dans les entrepôts à Baltimore, Jebel Ali, Amsterdam, Rotterdam, Anvers, Singapour, Kaohsiung, Johor, Busan et Shanghai. La transaction minimale sera de 20 tonnes, soit l'équivalent d'un conteneur.
GCH est dirigé par Martin Abbott, qui a été directeur général du LME de 2006 à 2013. GlobalNickel, avec des prix référencés de cargaisons physiques échangées entre les producteurs de nickel, les entreprises sidérurgiques et les maisons de négoce, serait un retour aux origines du LME lui-même.
Lorsque le marché des métaux de Londres a été officiellement créé en 1877, il s'agissait d'un moyen de fixer le prix des cargaisons physiques de métal destinées au Royaume-Uni qui était à l'époque la puissance industrielle mondiale.
Le nouvel indice du nickel permettrait un retour à ces fondamentaux, un processus de fixation des prix basé sur les expéditions physiques échangées entre les acteurs de l'industrie ayant une légitimité directe à le faire. Encore faudrait-il qu'ils soient associés au processus de vente.
"Avec toute une industrie à la recherche d'une alternative à la fixation des prix par le LME, les partenaires ne devraient pas manquer, si l'indice du nickel de GCH voit le jour", indique Andy Home, spécialiste du marché dans une publication de l’agence Reuters.
Le marché du nickel est basé sur l'interaction de la production industrielle et de la spéculation; en renforçant la place des producteurs, la nouvelle solution de tarification proposée par GCH pourrait revaloriser la place et l'intervention des grands producteurs mondiaux, dont la Nouvelle-Calédonie. Elle pourrait voir le jour à la fin du premier trimestre 2023.
LME-Nickel (classe1): cours provisoire 13/01/2023 à 15:50 GMT :
27.291 dollars/tonne +1,01% (-2,91% sur 5 jours).
Cours du ferronickel : 20.000 dollars la tonne.