La Cour internationale de justice (CIJ), à La Haye, a rejeté les plaintes de l'archipel marshallais contre trois puissances nucléaires : l'Inde, le Pakistan et le Royaume-Uni. Les Îles Marshall leur reprochent de ne pas avoir abandonné la course à l'armement nucléaire.
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La fin d'un combat de deux ans
Les Îles Marshall avaient décidé de poursuivre neuf pays, en 2014. Les plaintes contre les États-Unis, la France, la Chine, la Russie, la Corée du Nord et Israël ne peuvent être instruites que si ces pays donnent leur feu vert. Et les trois autres États accusés par la République micronésienne de ne pas procéder à leur désarmement nucléaire - l'Inde, le Pakistan et le Royaume-Uni - viennent donc d'obtenir gain de cause : la CIJ s'est déclarée incompétente pour instruire ces plaintes.
Un jugement non unanime
Les seize juges de cette haute juridiction de l'ONU ont souligné qu'il n'y avait pas « de différend entre les parties », alors que la mission de la CIJ est justement de régler « les différends qui lui sont soumis par les États ».
Mais comme le rapporte Giff Johnson, rédacteur en chef du Marshall Islands Journal, le jugement n'a pas été rendu à l'unanimité : « Les juges étaient divisés quasiment en deux camps. Dans le cas de l'Inde et du Pakistan, c'était neuf juges contre sept. Et dans le cas du Royaume-Uni, c'était huit contre huit, et finalement le président de la cour a fait basculer le vote en défaveur des Îles Marshall. »
Mais comme le rapporte Giff Johnson, rédacteur en chef du Marshall Islands Journal, le jugement n'a pas été rendu à l'unanimité : « Les juges étaient divisés quasiment en deux camps. Dans le cas de l'Inde et du Pakistan, c'était neuf juges contre sept. Et dans le cas du Royaume-Uni, c'était huit contre huit, et finalement le président de la cour a fait basculer le vote en défaveur des Îles Marshall. »
Le montant des compensations ?
Aux Îles Marshall aussi, ce combat mené à La Haye a divisé. Pour une partie de la population et des représentants politiques, ces poursuites judiciaires ne vont pas au cœur du problème. La vraie question, pour eux, c'est le montant des compensations offertes par les États-Unis pour les essais nucléaires menés dans l'archipel. Entre 1946 et 1958, 67 armes nucléaires de différentes puissances ont explosé sur les atolls de Bikini et d'Enewetak. Les précisions de Giff Johnson :
« Ce qui compte le plus aux yeux des Marshallais, c'est d'obtenir justice pour les dégâts causés par les essais nucléaires menés par les États-Unis. Le fait que l'archipel ait saisi la Cour internationale de justice a permis de donner de la visibilité à ce combat, ces questions ont fait l'objet de discussions, mais c'est vraiment un conflit entre les Îles Marshall et les États-Unis. Le gouvernement américain ne traite pas de la même manière les victimes marshallaises des essais et les victimes américaines en terme de compensation. C'est une question d'équité et de justice. »
« Ce qui compte le plus aux yeux des Marshallais, c'est d'obtenir justice pour les dégâts causés par les essais nucléaires menés par les États-Unis. Le fait que l'archipel ait saisi la Cour internationale de justice a permis de donner de la visibilité à ce combat, ces questions ont fait l'objet de discussions, mais c'est vraiment un conflit entre les Îles Marshall et les États-Unis. Le gouvernement américain ne traite pas de la même manière les victimes marshallaises des essais et les victimes américaines en terme de compensation. C'est une question d'équité et de justice. »
Les deux pays ont négocié un accord de compensation dans le cadre du Pacte de libre association, dans les années 1980, mais cet accord est aujourd'hui jugé insuffisant par les habitants de la République micronésienne. Pour obtenir gain de cause, l'archipel a lancé des poursuites judiciaires contre les États-Unis. La cour fédérale américaine s'est déclarée incompétente, mais les Îles Marshall ont fait appel.